Cher Phidias, votre statue
me fait mille fois trop d’honneur ;
mais quand votre main s’évertue
à sculpter votre serviteur,
vous agacez l’esprit railleur
de certain peuple rimailleur,
qui depuis si longtemps me hue.
L’ami Fréron, ce barbouilleur
d’écrits qu’on jette dans la rue,
sourdement de sa main crochue
mutilera votre labeur....
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Reçois mes compliments, charmant roi de la Chine.
Ton trône est donc placé sur la double colline !
On sait dans l’occident que, malgré mes travers,
j’ai toujours fort aimé les rois qui font des vers.
David même me plut, quoique, à parler sans feinte,
il prône trop souvent sa triste cité sainte,
et que d’un même ton sa muse à tout propos
fasse danser... -
Monarque vertueux, quoique né despotique,
crois-tu régner sur moi de ton golfe Baltique ?
Suis-je un de tes sujets pour me traiter comme eux,
pour consoler ma vie, et pour me rendre heureux ?
Peu de rois, comme toi, transgressent les limites
qu’à leur pouvoir sacré la nature a prescrites :
l’empereur de la Chine, à qui j’écris souvent,
ne m’a pas jusqu... -
C’est mercredi que je soupai chez vous,
et que, sortant des plaisirs de la table,
bientôt couchée, un sommeil prompt et doux
me fit présent d’un songe délectable.
Je rêvai donc qu’au manoir ténébreux
j’étais tombée, et que Pluton lui-même
me menait voir les héros bienheureux,
dans un séjour d’une beauté suprême.
Par escadrons ils étaient séparés... -
Esprit juste et profond, parfait ami, vrai sage,
D’Alembert, que dis-tu de mon dernier ouvrage ?
Le roi danois et toi, mes juges souverains,
vous donnez carte blanche à tous les écrivains.
Le privilége est beau ; mais que faut-il écrire ?
Me permettriez-vous quelques grains de satire ?
Virgile a-t-il bien fait de pincer Maevius ?
Horace a-t-il raison... -
élève d’Apollon, de Thémis, et de Mars,
qui sur ton trône auguste as placé les beaux-arts,
qui penses en grand homme, et qui permets qu’on pense ;
toi qu’on voit triompher du tyran de Byzance,
et des sots préjugés, tyrans plus odieux,
prête à ma faible voix des sons mélodieux ;
à mon feu qui s’éteint rends sa clarté première :
c’est du nord aujourd’hui... -
Gustave, jeune roi, digne de ton grand nom,
je n’ai donc pu goûter le plaisir et la gloire
de voir dans mes déserts, en mon humble maison,
le fils de ce héros que célébra l’histoire !
J’aurais cru ressembler à ce vieux Philémon,
qui recevait les dieux dans son pauvre ermitage.
Je les aurais connus à leur noble langage,
à leurs moeurs, à leurs traits,... -
De Barmécide épouse généreuse,
toujours aimable, et toujours vertueuse,
quand vous sortez des rêves de Bagdat,
quand vous quittez leur faux et triste éclat,
et que, tranquille aux champs de la Syrie,
vous retrouvez votre belle patrie ;
quand tous les coeurs en ces climats heureux
sont sur la route et vous suivent tous deux,
votre départ est un... -
Toujours ami des vers, et du diable poussé,
au rigoureux Boileau j’écrivis l’an passé.
Je ne sais si ma lettre aurait pu lui déplaire ;
mais il me répondit par un plat secrétaire,
dont l’écrit froid et long, déjà mis en oubli,
ne fut jamais connu que de l’abbé Mably.
Je t’écris aujourd’hui, voluptueux Horace,
à toi qui respiras la mollesse et la grâce... -
Jeune et digne héritier du grand nom de Gustave,
sauveur d’un peuple libre, et roi d’un peuple brave,
tu viens d’exécuter tout ce qu’on a prévu :
Gustave a triomphé sitôt qu’il a paru.
On t’admire aujourd’hui, cher prince, autant qu’on t’aime.
Tu viens de ressaisir les droits du diadème.
Et quels sont en effet ses véritables droits ?
De faire des...