Jeune et digne héritier du grand nom de Gustave,
sauveur d’un peuple libre, et roi d’un peuple brave,
tu viens d’exécuter tout ce qu’on a prévu :
Gustave a triomphé sitôt qu’il a paru.
On t’admire aujourd’hui, cher prince, autant qu’on t’aime.
Tu viens de ressaisir les droits du diadème.
Et quels sont en effet ses véritables droits ?
De faire des heureux en protégeant les lois ;
de rendre à son pays cette gloire passée
que la discorde obscure a longtemps éclipsée ;
de ne plus distinguer ni bonnets ni chapeaux,
dans un trouble éternel infortunés rivaux ;
de couvrir de lauriers ces têtes égarées
qu’à leurs dissensions la haine avait livrées,
et de les réunir sous un roi généreux :
un état divisé fut toujours malheureux.
De sa liberté vaine il vante le prestige ;
dans son illusion sa misère l’afflige :
sans force, sans projets pour la gloire entrepris,
de l’Europe étonnée il devient le mépris.
Qu’un roi ferme et prudent prenne en ses mains les rênes,
le peuple avec plaisir reçoit ses douces chaînes ;
tout change, tout renaît, tout s’anime à sa voix :
on marche alors sans crainte aux pénibles exploits.
On soutient les travaux, on prend un nouvel être,
et les sujets enfin sont dignes de leur maître.
Épître 115
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