• Au coin du foyer triste et dont la flamme est morte
    Le paysan grelotte et songe tristement ;
    Il sent sur son épaule, ainsi qu’un châtiment,
    Peser la Pauvreté qu’il héberge et supporte.

    Ses reins se sont courbés sous la charge trop forte.
    Il voudrait la chasser de son toit, mais comment ?
    Qui le délivrera de l’éternel tourment ?
    — C’est moi, dit la...

  • Venir à la clarté sans force et sans adresse,
    Et n’ayant fait long temps que dormir et manger,
    Souffrir mille rigueurs d’un secours estranger
    Pour quitter l’ignorance en quittant la foiblesse :

    Apres, servir long temps une ingratte Maistresse,
    Qu’on ne peut acquerir, qu’on ne peut obliger ;
    Ou qui d’un naturel inconstant et leger,
    Donne fort peu de...

  • Venir à la clarté sans force et sans adresse,
    Et n'ayant fait longtemps que dormir et manger,
    Souffrir mille rigueurs d'un secours étranger
    Pour quitter l'ignorance en quittant la faiblesse :

    Après, servir longtemps une ingrate Maîtresse
    Qu'on ne peut acquérir, qu'on ne peut obliger ;
    Ou qui d'un naturel inconstant et léger,
    Donne fort peu de joie et...

  • La faim mit au tombeau Malfilâtre ignoré.
    GILBERT.


    À mon air enjoué, mon rire sur la lèvre,
    Vous me croyez heureux, doux, azyme et sans fièvre,
    Vivant, au jour le jour, sans nulle ambition,
    Ignorant le remords, vierge d'affliction ;
    À travers les parois d'une haute poitrine,
    Voit-on le coeur qui sèche et le feu qui le mine ?
    Dans une...

  • Où pourra-t-on trouver en ce val de misère
    Un lieu tant arrêté dont tu ne chèses bas,
    Considérant d'Héli l'inopiné trépas,
    Mourant en sa maison assis sur une chaire ?

    C'est faute de raison quand, timide, on révère
    Le monde déguisé dont les gluants appas
    Quelque fâcheux tourment ont toujours à leurs pas
    Qui sont commencement de honte et vitupère....

  • Je voudrais bien, pour m'ôter de misère,
    Baiser ton oeil - bel Astre flamboyant.
    Je voudrais bien de ton poil ondoyant
    Nouer un noeud qui ne se pût défaire,

    Je voudrais bien ta bonne grâce attraire,
    Pour me jouer un jour à bon esciant,
    Je voudrais bien manier ce friant :
    Aux appétits de mon désir contraire.

    Je voudrais bien faire encore...

  • Par ce temps cher mon corps est consumé,
    J'ai peu mangé, encore moins humé ;
    Et si je suis d'être en ce monde las
    La cause y est ; faim me tient en ses lacs ;
    Souvent à Dieu l'ai dit et résumé.

    Que l'on ait vu mon foyer enfumé
    De gros tisons, serait mal présumé,
    Je ne fais feu que de vieils échalas
    Par ce temps cher.

    Quand dîner...