Marc de Papillon de Lasphrise

  • Avant que d'adorer le ciel de vos beautés,
    D'un clin d'oeil triplement j'aperçus d'aventure
    Votre visage, Amour, chef-d'oeuvre de Nature,
    Par qui je souffre, hélas, tant d'âpres cruautés !

    Vous teniez ce cristal, miroir des déités,
    Qui me représenta votre...

  • La honte à l'oeil baissé ne me fera point taire,
    Je ne craindrai l'orgueil du causeur affeté,
    Je ne me cacherai pour n'être fréquenté,
    Laissant la sainte Amour qui ne me veut complaire.

    Je connais maintenant mon humeur téméraire,
    C'est trop pour un mortel qu'une...

  • N'oser aimer celui, doué de bonne grâce,
    Qui est à ses amis sans artifice aucun,
    Ne parler à personne, éloigner un chacun,
    Fuir ce que la gloire aimablement pourchasse :

    Marcher piteusement avecque triste face
    Avoir le chef couvert d'un grand voile importun,
    ...

  • Mais quelle aveugle loi tellement te maîtrise
    De prendre un voile noir, égarant tes beaux yeux
    Des plaisirs, les plaisirs les plus délicieux,
    Pères de ta beauté, des beautés plus exquise ?

    Quel Christ, quel saint, quel roi, quel ange, quel Moïse,
    A fait, dit,...

  • Cousinons la cousine, elle est cointe et jolie,
    Elle aime à cousiner, et ne refuse rien
    Au cousin cousinant, qui la cousine bien,
    Car il a bouche à cour, et la chambre garnie.

    En si beau cousinage un cousin ne s'ennuie,
    Ce n'est que sucre et miel, ce n'est qu'...

  • Je l'oeilladais mi-nue, échevelée,
    Par un pertuis dérobé finement,
    Mon coeur battait d'un tel débattement
    Qu'on m'eût jugé comme en peur déréglée.

    Or' j'étais plein d'une ardeur enflammée,
    Ore de glace en ce frissonnement.
    Je fus ravi d'un doux...

  • Quoi ! qu'est-ce que ceci ? ma mignonne, es-tu folle ?
    Ne te moques-tu point ? penses-tu apaiser
    L'audace de mon feu par un simple baiser,
    D'un gracieux regard, d'une douce parole ?

    Ni pour la compagnie, il faut que je t'accole.
    Ne crains qu'on le découvre, on...

  • Un jour le Ciel était superbement ému,
    Quand l'odorante Flore étale sa richesse :
    Moi - comme bon Chrétien - m'en allé à la Messe
    Proposant d'amortir l'audace de mon feu :

    Mais que m'en advint-il ? pardonne-moi, ô Dieu !
    J'ai changé ton image en ma belle Maîtresse...

  • Ton poil, ton oeil, ta main, crêpé, astré, polie,
    Si blond, si bluettant, si blanche, alme beauté,
    Noue, ard, touche mes ans, mes sens, ma liberté,
    Les plus chers, les plus prompts, la plus parfaite amie.

    Mais ce noeud, mais ce feu, mais ce trait gâte-vie,
    Qui m...

  • Pourquoi négliges-tu l'extrême affection
    Dont je te veux servir, ma gente Théophile ?
    Tu m'amènes la loi, qui est toute mobile,
    Étant sujette aux rois, divers d'opinion.

    Je ne trouve au couvent nulle religion :
    Sans l'effet apparent la voix est inutile.
    La...