De la dépouille de nos bois
L’automne avait jonché la terre ;
Le bocage était sans mystère,
Le rossignol était sans voix.
Triste, et mourant à son aurore,
Un jeune malade, à pas lents,
Parcourait une fois encore
Le bois cher à ses premiers ans :
« Bois que j’aime,...
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TOUT est vert sous nos pas, sur nos fronts tout est vert !
Aux jours du renouveau mon âme se recueille,
Et je chante, inspiré par la douceur de l’air,
La gloire des premières feuilles.* * *
Les petites feuilles d’un jour,
Tendres, à peine déplissées,
Qui semblent faites de velours
Pâle, et de... -
Ta robe lente, pas à pas, soulève et traîne
Un bruit de feuilles d’or et de roses fanées,
Et dans le crépuscule où finit la journée
L’automne est las d’avoir entendu les fontaines.Si tu passes le long des eaux vastes et vaines,
La statue, anxieuse et la tête inclinée
Écoutant dans l’écho le pas de l’autre Année,
Ne te reconnaît plus et te... -
J’aime entendre le vent qui sanglote dans l’ombre
Durant les soirs brumeux de l’automne pâli,
Lorsqu’il erre plaintif dans la campagne sombre
Où le joyeux été repose enseveli.Fuyant de ses baisers les mortelles atteintes,
Toutes les feuilles d’or quittent, d’un vol pressé,
L’arbre qu’elles ornaient de leurs changeantes teintes
Et qui demeure... -
.... Un jour je m’étais amusé à effeuiller une branche de saule
sur un ruisseau, et à attacher une idée à chaque feuille que le
courant entraînait.
CHATEAUBRIAND.Un songe, un rien, tout lui fait peur.
LA FONTAINE.L’air était pur ; un dernier jour d’automne,
En nous quittant, arrachait la couronne
Au front des bois ;... -
L’onde porte le poids des feuilles en détresse.
Elles flottent au fil du courant… L’air est doux…
Allons à la dérive… Errons, ô ma Maîtresse,
Languissamment, au gré du fleuve ardent et roux.Le fleuve ensanglanté des feuilles en détresse
... -
Le loup criait sous les feuilles
En crachant les belles plumes
De son repas de volailles :
Comme lui je me consume.Les salades, les fruits
N’attendent que la cueillette ;
Mais l’araignée de la haie
Ne mange que des violettes.Que je dorme ! que je bouille
Aux autels de Salomon.
Le bouillon court sur la rouille,...
Un hymne harmonieux sort des feuilles du tremble ;
Les voyageurs craintifs, qui vont la nuit ensemble,
Haussent la voix dans l’ombre où l’on doit se hâter.
Laissez tout ce qui tremble
Chanter.Les marins fatigués sommeillent sur le gouffre.
La mer bleue où Vésuve épand ses flots de soufre
Se tait dès qu’il s’éteint, et cesse de gémir.
...Les feuilles tombent ; c'est l'automne
Et mes jours s'en vont au tombeau,
Il n'est plus de mal qui m'étonne,
Déchiré comme un vieux drapeau.
Transfuge du Pinde, où, sans crime,
Je m'assis aux pieds d'Apollon,
Je roule d'abîme en abîme,
Devenu d'or pur un vain plomb.
Amour, Gloire, au vent tout s'envole,
Dépouilles d'un songe...Simone, allons au bois : les feuilles sont tombées ;
Elles recouvrent la mousse, les pierres et les sentiers.
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?
Elles ont des couleurs si douces, des tons si graves,
Elles sont sur la terre de si frêles épaves !
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?
Elles ont...