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    I

    Abel, doux confident de mes jeunes mystères,
    Vois ; Mai nous a rendu nos courses solitaires.
    Viens à l'ombre écouter mes nouvelles amours ;
    Viens. Tout aime au printemps et moi j'aime toujours.
    Tant que du sombre hiver dura le froid empire,
    Tu sais si l'aquilon s'unit avec ma lyre.
    Ma muse aux durs glaçons ne livre point ses pas ;
    ...

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    I

    De Pange, le mortel dont l'âme est innocente,
    Dont la vie est paisible et de crimes exempte,
    N'a pas besoin du fer qui veille autour des rois ;
    Des flèches dont le Scythe a rempli son carquois ;
    Ni du plomb que l'airain vomit avec la flamme.
    Incapable de nuire, il ne voit dans son âme
    Nulle raison de crainte, et loin de s'alarmer,
    ...

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           La Déesse aux cent voix bruyantes
    A du séjour sacré des âmes innocentes
           Percé les ténébreux chemins.
    Là, du jeune La Barre un bois triste et nocturne
    Voit à pas lents errer loin de tous les humains
           L’ombre superbe et taciturne.
           La Nymphe ailée auprès de lui
    Descend : « Viens, lui dit-elle, il est temps que ta haine...

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    I

    Laisse gronder le Rhin et ses flots destructeurs,
    Muse ; va de Le Brun gourmander les lenteurs.
    Vole aux bords fortunés où les champs d'Élysée
    De la ville des lis ont couronné l'entrée
    Aux lieux où sur l'airain Louis ressuscité,
    Contemple de Henri le séjour respecté,
    Et des jardins royaux l'enceinte spacieuse.
    Abandonne la rive où la...

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    Le Brun, qui nous attends aux rives de la Seine,
    Quand un destin jaloux loin de toi nous enchaîne;
    Toi, Brazais, comme moi sur ces bords appelé,
    Sans qui de l'univers je vivrais exilé;
    Depuis que de Pandore un regard téméraire
    Versa sur les humains un trésor de misère,
    Pensez-vous que du ciel l'indulgente pitié
    Leur ait fait un présent plus...

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           O Versaille, ô bois, ô portiques,
           Marbres vivants, berceaux antiques,
    Par les dieux et les rois Élysée embelli,
           A ton aspect, dans ma pensée,
    Comme sur l’herbe aride une fraîche rosée,
           Coule un peu de calme et d’oubli.

           Paris me semble un autre empire,
           Dès que chez toi je vois sourire
    Mes pénates...

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    Ah ! le pourrai-je au moins ? suis-je assez intrépide ?
    Et toute belle enfin serait-elle perfide ?
    Moi, tendre, même faible, et dans l'âge d'aimer,
    Faut-il n'oser plus voir tout ce qui peut charmer ?
    Quand chacun à l'envi jouit, aime, soupire,
    Faut-il donc de Vénus abjurer seul l'empire ?
    Ne plus dire : « Je t'aime », et dormir jusqu'au jour,...

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    Ah ! ne le croyez pas que par moments j’oublie
    Et mon cœur, et l'amour, extase, poésie,
    Vous surtout, belle et douce à mes rêves secrets,
    Vous dont les purs regards font les miens indiscrets.
    Sans doute c'est plaisir d'oublier à son aise
    La tenace douleur qui déchire ou qui pèse,
    Les ennuis au fiel noir, l'argent que l'on nous doit,
    L'avenir et...

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    Magellan, fils du Tage, et Drake et Bougainville
    Et l'Anglais dont Neptune aux plus lointains climats
    Reconnaissait la voile et respectait les pas.
    Le Cancer sous les feux de son brûlant tropique
    L'attire entre l'Asie et la vaste Amérique,
    En des ports où jadis il entra le premier.
    Là l'insulaire ardent, jadis hospitalier,
    L'environne : il...

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    Arcas
     
    Tu poursuis Damalis. Mais cette blonde tête
    Pour le joug de Vénus n'est point encore prête.
    C'est une enfant encore; elle fuit tes liens,
    Et ses yeux innocents n'entendent pas les tiens.
    Ta génisse naissante au sein du pâturage
    Ne cherche aux bords des eaux que le saule et l'ombrage ;
    Sans répondre à la voix des époux mugissants,...