• Le son de votre voix, Madame, est bien pareil
    À un rayon de ciel — et qui ne le sait pas,
    D’où vient-il, le rayon? Il nous vient du soleil,
    Source de lumière, que Dieu nous dévoila.

    Mais c’est l’autre source, qu’il nous tient en secret.
    Où est le reservoir des mélodieux rayons —
    C’est un mystère sacré et nul ne le sait,
    Où se trouve la source et le...

  •  
        Oh ! que la vie est longue aux longs jours de l’été,
    Et que le temps y pèse à mon cœur attristé !
    Lorsque midi surtout a versé sa lumière,
    Que ce n’est que chaleur et soleil et poussière ;
    Quand il n’est plus matin et que j’attends le soir,
    Vers trois heures, souvent, j’aime à vous aller voir ;
    Et là vous trouvant seule, ô mère et chaste épouse...

  •  

    Le jour où cet époux, comme un vendangeur ivre,
    Dans son humble maison t'entraîna par la main,
    Je m'assis à la table où Dieu vous menait vivre,
    Et le vin de l'ivresse arrosa notre pain.

    La nature servait cette amoureuse agape ;
    Tout était miel et lait, fleurs, feuillages et fruits,
    Et l'anneau nuptial s'échangeait sur la nappe,
    Premier...

  •  
    Comme Dieu dans le sein des mers mystérieuses
    A dérobé la perle aux yeux des matelots,
    J’ai, dans mon âme, loin des foules curieuses,
    Enfoui mon amour et caché mes sanglots.

    Oh ! de mon cœur blessé le douloureux mystère,
    Madame, à vos regards restera toujours clos ;
    La fleur de mon amour s’éteindra, solitaire,
    Beau lis que le soleil n’aura...

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    « I love not man the less but nature more ! »
    (BYRON.)

    Oh ! non, vous vous trompez, la solitude est sainte !
    Votre fils est heureux sous l’arbre de l’enceinte,
    Quand il entend le chant de nos rouges moqueurs,
    Harmonie enivrante et faite pour nos cœurs,
    Oh ! ne répétez point ces amères paroles :
    Vous ne connaissez point nos...

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    Hélas ! rapide météore,
    Trop vite elle a fui loin de nous.
    (BERANGER.)

    Tu vas partir : vers un autre rivage,
    Sourde à nos vœux, tu diriges tes pas.
    Ah ! quels succès vaudront le pur hommage
    Qu’en t’admirant je t’adressais tout bas ?

    Comme un oiseau venu d’une autre terre,
    Un seul moment a nos yeux tu parus.
    Tu...

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    Air : du Baiser au Portier.

    1

    Madame Arthur est une femme
    Qui fit parler d’elle longtemps ;
    Sans journaux, sans puff, sans réclame,
    Elle eut une foule d’amants. (bis)
    Chacun voulait être aimé d’elle,
    Chacun la courtisait, pourquoi ?
    C’est que, sans être vraiment belle,
    Elle avait...

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    I

    « Arquebusiers ! Chargez ma couleuvrine !
    Les lansquenets passent ! Sur leur poitrine
    Je vois enfin la croix rouge, la croix
    Double, et tracée avec du sang, je crois !
    Il est trop tard ; le bourdon notre-dame
    Ne m'avait donc éveillé qu'à demi ?
    Nous avons bu trop longtemps, sur mon âme !
    Mais nous buvions à saint Barthélemi.

    II...

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    « Madame et souveraine,
    Que mon cœur a de peine... »
    Ainsi disait un enfant chérubin :
    « Madame et souveraine,
    Que mon cœur a de peine... »

    Cette nuit, je ne sais trop pourquoi, ce refrain
    A trotté dans ma tête et m'a laissé tout triste...
    J'ai des torts envers vous... mais de ces torts d'artiste
    Que l'on peut pardonner de la main à la...

  • Une douleur renaît pour une évanouie ;
    Quand un chagrin s’éteint, c’est qu’un autre est éclos ;
    La vie est une ronce aux pleurs épanouie.

    Dans ma poitrine sombre, ainsi qu’en un champ clos,
    Trois braves cavaliers se heurtent sans relâche,
    Et ces trois cavaliers à mon être incarnés,
    Se disputent mon être, et sous...