• XXII

                                

    Enfants ! — Oh ! revenez ! tout à l’heure, imprudent,
    je vous ai de ma chambre exilés en grondant,
    Rauque et tout hérissé de paroles morose.
    Et qu’aviez-vous donc fait, bandits aux lèvres roses ?...

  • Ô vierges du zénith, nuées,
    Ô doux enfants de l’air, oiseaux,
    Blancheurs par l’aube saluées,
    Que contemple l’œil bleu des eaux ;

    Vous Ève nomma la première ;
    Vous pour qui le Dieu redouté
    Fit cet abîme, la Lumière,
    Et cette aile, la Liberté ;

    Vous qu’on voit, du gouffre où nous sommes,
    Dans le grand ciel mystérieux ;
    Vous qui n’...

  •  
    J'aime ces doux oiseaux, qui promènent dans l'air
    Leur vie et leur amour, et plus prompts que l'éclair,
                 Qui s'envolent ensemble !
    J'aime la fleur des champs, que l'on cueille au matin,
    Et que le soir, au bal, on pose sur son sein
                 Qui d'enivrement tremble !

    J'aime les tourbillons des danses, des plaisirs,
    Les fêtes, la...

  •  
    Montez, montez, oiseaux, à la fange rebelles,
          Du poids fatal les seuls vainqueurs !
    A vous le jour sans ombre et l’air, à vous les ailes
    Qui font planer les yeux aussi haut que les cœurs !

    Des plus parfaits vivants qu’ait formés la nature,
    Lequel plus aisément plane sur les forêts,
    Voit mieux se...

  • Orchestre du Très-Haut, bardes de ses louanges,
    Ils chantent à l'été des notes de bonheur ;
    Ils parcourent les airs avec des ailes d'anges
    Échappés tout joyeux des jardins du Seigneur.

    Tant que durent les fleurs, tant que l'épi qu'on coupe
    Laisse tomber un grain sur les sillons jaunis,
    Tant que le rude hiver n'a pas gelé la coupe
    Où leurs pieds vont...

  •  
    Enfants des airs, heureux oiseaux, lyres ailées,
    Qui passez si légers, si libres dans les champs ;
    Hôtes harmonieux des monts et des vallées,
    Qui dépensez vos jours dans la joie et les chants ;

    Poètes qui chantez en tous lieux, à toute heure,
    Ignorant les soucis dont l’homme est agité ;
    Qui, le soir, dans les bois trouvez une demeure,
    Et dans...

  • Les peupliers et les bouleaux

    Du bord de l’eau

    Sont pleins d’oiseaux.

    Et dans le bourg aux clairs volets,

    Les uns se dispersent en vols follets
    Tels de menus grains
    Qui tomberaient d’un chapelet
    Brisé soudain,
    Dans l’air, sur les jardins....

  •  
    Quand, sur nos plaines blanches,
    Le givre des hivers
    Commence à fondre aux branches
    Des sapins toujours verts ;
    Quand chez nous se fourvoie
    Avril, le mois des fleurs,
    Le printemps nous envoie
    Ces gais avant-coureurs.

    Du froid, de la neige,
    Des vents et des eaux,
    Que Dieu vous protège,
    Petits oiseaux !

    Loin des...

  • DANS le pays où vont les rêves,
    Dans le pays où, sur les grèves,
    S’échevèlent les cocotiers,
    Où le soleil d’Océanie
    Verse, de son urne infinie,
    Des flammes sur tous les sentiers ;

    Où le caméléon qui change,
    Examine, d’un œil étrange,
    Le singe que son bras suspend ;
    Où la liane immense et souple,
    Autour des arbres qu’elle accouple,...

  •  
    Les rêves, les grands rêves que moi toujours adore,
    Les rêves couleur rose, les rêves éclatants;
    Ainsi que les colombes un autre ciel cherchants
    J’ai vu les ailes ouvertes, si belles que l’aurore.

    Autour de la nature, autour de la profonde
    Et merveilleuse mère des fleurs, des harmonies,
    Les rêves éblouissants, remplis d’amour et vie,
    ...