•  

    I

    Mars est venu, la vigne pleure :
    Le vent du nord, passant brutal,
    Fait, sur les branches qu’il effleure,
    Rouler des perles de cristal ;

    Et, peu sensible à tes alarmes,
    Au flanc des côtes sans chemins,
    La terre boit tes grandes larmes,
    Consolatrice des humains.

    Oh ! dis-nous, se peut-il qu’on voie,
    Pour calmer nos «âpres...


  • ...

  •  
    Vous portiez à ce bal les deux plus belles roses ;
    En les entrelaçant dans l’or de vos cheveux,
    Naïf, je leur avais confié les aveux
    Lâchement retenus entre mes lèvres closes.

    Vous en avez flétri l’éphémère splendeur
    Dans l’étourdissement des valses enivrantes,
    Et leur âme a mêlé ses ondes odorantes
    Aux sons harmonieux du violon rêveur.

    ...
  •  
    Dans les yeux de l’Humanité
    La Douleur va mirer ses charmes.
    Tous nos rires, tous nos vacarmes
    Sanglotent leur inanité !

    En vain l’orgueil et la santé
    Sont nos boucliers et nos armes,
    Dans les yeux de l’Humanité
    La Douleur va mirer ses charmes.

    Et l’inerte Fatalité
    Qui se repaît de nos alarmes,
    Sourit à l’océan de larmes...

  •  
    I

    Semant sur son chemin l’esprit de charité,
    Portant la vie aux morts, à tous la vérité,
    Il s’arrache au désert qui l’aime et qui le fête,
    Et va vers la cité mortelle à tout prophète.

    En Betphagé, déjà, sous ces bois bien connus
    Où l’ombre et le printemps sont d’hier revenus,
    Il touche au sol où doit couler de sources vives
    Son sang...

  • Las de l’amer repos où ma paresse offense
    Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance
    Adorable des bois de roses sous l’azur
    Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
    De creuser par veillée une fosse nouvelle
    Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
    Fossoyeur sans pitié pour la stérilité,
    — Que dire à cette Aurore, ô Rêves, visité
    Par...

  • Las de l’amer repos où ma paresse offense
    Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance
    Adorable des bois de roses sous l’azur
    Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
    De creuser par veillée une fosse nouvelle
    Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
    Fossoyeur sans pitié pour la stérilité,
    — Que dire à cette aurore, ô Rêves, visité
    Par...

  • La terre immensément s’efface au fond des brumes
    Et lentement aussi les frênes lumineux
    D’automne et lentement et longuement les nœuds
    Des ruisselets dans l’herbe et leurs bulles d’écumes ;

    Lointainement encor des sons pauvres et las.
    Voix par des voix lasses au fond des soirs hélées ;
    Et les chansons et les marches, par les vallées,
    Des mendiants qui...

  • De la douceur, de la douceur, de la douceur !
    Calme un peu ces transports fébriles, ma charmante.
    Même au fort du déduit, parfois, vois-tu, l’amante
    Doit avoir l’abandon paisible de la sœur.

    Sois langoureuse, fais ta caresse endormante,
    Bien égaux tes soupirs et ton regard berceur.
    Va, l’étreinte jalouse et le spasme obsesseur
    Ne valent pas un long...

  •  
    Le quinconce, le buis, les ifs et les cyprès,
    La rocaille coquette et la vasque pensive
    D’où s’épanche ou jaillit l’onde dolente ou vive
    Qui fait l’allée en pleurs ou le carrefour frais ;

    La fontaine qui jase et le bassin auprès
    Qui stagne et que tarit la fissure furtive,
    La statue et l’hermès que la mousse enjolive
    Et le parc qui finit en...