•  
    Le ciel flambe et la terre fume,
    La caille frémit dans le blé ;
    Et, par un spleen lourd accablé,
    Je dévore mon amertume.

    Sous l’implacable Thermidor
    Souffre la nature immobile ;
    Et dans le regret et la bile
    Mon chagrin s’aigrit plus encor.

    Crève donc, cœur trop gonflé, crève,
    Cœur sans courage et sans raison,
    Qui ne peux...

  • Les prés ont une odeur d’herbe verte et mouillée,
    Un frais soleil pénètre en l’épaisseur des bois ;
    Toute chose étincelle, et la jeune feuillée
    Et les nids palpitants s’éveillent à la fois.

    Les cours d’eau diligents aux pentes des collines
    Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ;
    Ils chantent au milieu des buissons d’aubépines
    Avec le...

  •  
    Très tard le soleil sombre à l’horizon fumant,
    Qui garde dans la nuit ses luisantes traînées.
    Le fécond Prairial sous un clair firmament
    Prodigue la splendeur des plus longues journées.

    Une flamme de vie emplit l’immensité.
    Le bleu de l’eau miroite. Adieu la nostalgie !
    L’Été s’épanouit dans toute sa beauté,
    Dans toute sa verdeur et toute sa...

  • Les prés ont une odeur d’herbe verte et mouillée,
    Un frais soleil pénètre en l’épaisseur des bois ;
    Toute chose étincelle, et la jeune feuillée
    Et les nids palpitants s’éveillent à la fois.

    Les cours d’eau diligents aux pentes des collines...

  •  
    Pendant avril et mai, qui sont les plus doux mois,
    Les couples, enchantés par l’éther frais et rose,
    Ont ressenti l’amour comme une apothéose ;
    Ils cherchent maintenant l’ombre et la paix des bois.

    Ils rêvent, étendus sans mouvement, sans voix ;
    Les cœurs désaltérés font ensemble une pause,
    Se rappelant l’aveu dont un lilas fut cause
    Et le...

  • Mois de Jésus, mois rouge et or, mois de l’Amour,
    Juin, pendant quel le cœur en fleur et Tàme en flamme
    Se sont épanouis dans la splendeur du jour
    Parmi des chants et des parfums d’épithalame,

    Mois du Saint-Sacrement et mois du Sacré-Cœur,
    Mois splendide du Sang réel, et de la Chair vraie,
    Pendant que l’herbe mûre offre à l’été vainqueur
    Un champ clos...

  • À feu COURNET, membre de la Commune.

    Il faut mourir ! mourons ! c’est notre faute !
    Courbons la tête et croisons-nous les bras !
    Notre salaire est la vie, on nous l’ôte,
    Nous n’avons plus droit de vivre ici-bas !
    Allons nous-en ! mourons de bonne grâce,
    Nous gênons ceux qui peuvent se nourrir.
    A ce banquet nous n’avons pas de place....

  •  
    Julia Alpinula , jeune prêtresse de la déesse Aventia, mourut
    peu de temps après son père, condamné â mort comme traître
    par Aulus Cœcina, et dont elle essaya vainement d’obtenir la
    grâce. Son épitaphe a été découverte depuis plusieurs années dans
    l’Helvétie romaine ; la voici :
    JULIA ALPINVLA
    HIC JACEO
    INFELIC1S PATRIS INFELIX PROLES...

  • Sur place, à la montée, à la descente aussi,
    La jument dansotait son trot, n’y voyant goutte.
    Vous arriverez bien, allez ! coûte que coûte !
    Fit le roulier, d’un air dont je restai saisi.

    Ce disant, il sauta de son siège, et voici
    Que, ramassant sa force et la déployant toute,
    Il courut, bride en main, le reste de la route,
    Ses pieds sonnant devant...


  • ...