Dans nos vastes cités, par le sort partagés,
Sous deux injustes lois les hommes sont rangés :
Les uns, princes et grands, d’une avide opulence
Étalent sans pudeur la barbare insolence ;
Les autres, sans pudeur, vils clients de ces grands,
Vont ramper sous les murs qui cachent leurs tyrans.
Admirer ces palais aux colonnes hautaines
Dont eux-...
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Palès fait gazouiller la flûte sous ses doigts,
Mélène sous sa lèvre anime le hautbois,
Et chacun à son tour que la lutte stimule
Module un chant qui monte au fond du crépuscule ;
Hermione aux longs yeux de longs cils ombragés,
Un doigt contre sa joue, écoute les bergers.
Hermione est au seuil de la quinzième année ;
Son âme douce est comme une... -
N.
Tu vis ! ou vois-je ici l’ombre d’une princesse ?
À mes lèvres tes doigts et leurs bagues et cesse
De marcher dans un âge ignoré..H. -
N.
Tu vis ! ou vois-je ici l’ombre d’une princesse ?
À mes lèvres tes doigts et leurs bagues et cesse
De marcher dans un âge ignoré…H.
Reculez.
Le blond... -
À Lahire, à Turenne, à Villars, à Marceau,
À ces vaillants de France, héroïque faisceau
De cœurs purs, de bras fort et de natures fières,
À tous ces fronts baignés d’éclatantes lumières,
À tous ces preux sans peur que la patrie en deuil
Montre encore à l’Europe avec un mâle orgueil,
À Bayard, à Kléber, à toute cette gloire
Dont les rayons... -
Quand la Terre encor jeune était à son aurore,
Par-delà ces amas de siècles que dévore
Dans l'espace infini le Temps, ce noir vautour,
À l'époque où j'étais rhapsode en Grèce, un jour
Je quittais, plein de joie, un bourg de Thessalie.
Là, jeune homme frivole en proie à ma folie,
Ayant cherché l'abri verdoyant d'un laurier,
J'avais célébré Cypre et l'... -
L’heur de mon mal, enflammant le desir,
Feit distiller deux cueurs en vn debuoir :
Dont l’vn est vif pour le doulx desplaisir,
Qui faict que Mort tient l’autre en son pouuoir.Dieu aueuglé, tu nous as faict auoir
Du bien le mal en effect honnorable :
Fais donc aussi, que nous puissions auoir
En noz espritz contentement durable.L’heur de mon...
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J’ai caressé la mort, riant au suicide,
Souvent et volontiers quand j’étais plus heureux ;
De ma joie ennuyé je la trouvais aride,
J’étais las d’un beau ciel et d’un lit amoureux.
Le bonheur est pesant, il assoupit notre âme.
Il étreint notre cœur d’un cercle étroit de fer ;
Du bateau de la vie il amortit la rame ;
Il pose son pied lourd sur la... -
Si j’avais dans ma vie une heure, une seule heure,
Où ce cœur, gémissant d’un souffle qui l’effleure.
Eût joui d’un plaisir — si fugace fût-il,
Pour ce furtif instant, pour cette brève joie,
Je reprendrais, moins triste et plus vaillant, ma voie,
Et, puisant de l’espoir en ce bon souvenir,
Je dirais à mon cœur : « Sois fort, tout va finir ! »
... -
L’invariable buis et le cyprès constant
Bordent l’allée égale et le parterre où songe
Dans le bassin carré l’eau qui reflète et ronge
Un Triton fatigué de sa conque qu’il tend ;En sa gaîne de pierre aussi l’hermès attend
Que tourne autour de lui son socle qui s’allonge ;
Un Pégase cabré, le pied pris dans sa longe,
Lève un sabot de bronze et...