• Novis te cantabo chordis,
    O novelletum quod ludis
    In solitudine cordis.

    Esto sertis implicata,
    O fœmina delicata
    Per quam solvuntur peccata !

    Sicut beneficum Lethe,
    Hauriam oscula de te,
    Quæ imbuta es magnete.

    Quum vitiorum tempestas
    Turbabat omnes semitas,
    Apparuisti, deitas,

    Velut stella salutaris
    In...

  •  
    Dans un rêve, François, le roi chevaleresque,
    En ces jours caressait un dessein gigantesque.

    Après avoir vogué pendant plusieurs longs mois,
    Bravé mille périls et la mort mille fois,
    Colomb avait trouvé ces régions lointaines
    Où les rois se taillaient de superbes domaines.
    Or, justement jaloux de voir les autres rois
    Se hâter de ranger ces...

  • Ceux qui de Rabelais font un vieux faune ivrogne
    Sont des sots. Il n’avait pas le nez purpurin ;
    C’était un philosophe, un Caton Censorin ;
    Il avait un visage et non pas une trogne.

    Son siècle était perdu de vermine et de rogne,
    Et, pour le fustiger avec le fouet d’airain
    De son rire sonore, amer et souverain,
    Ce fut au satirique une rude...

  •  
    Comme elle avait la résille,
    D'abord la rime hésita.
    Ce devait être Inésille... —
    Mais non, c'était Pepita.

    Seize ans. Belle et grande fille... —
    (Ici la rime insista :
    Rimeur, c'était Inésille.
    Rime, c'était Pepita.)

    Pepita... — Je me rappelle !
    Oh ! le doux passé vainqueur,
    Tout le passé, pêle-mêle
    Revient à flots...

  • FRÉDÉGONDE, d’une voix basse et haletante.

    Ah ! misérable ! mords ta langue. Hors d’ici !
    Tais-toi. Tant que je vis, telle que me voici,
    Et si bas que je tombe encore, vil serf, sache
    Qu’il me suffit d’un geste et d’un mot, pour qu’on hache
    En dix...

  •  
    Frère et sœur, les petiots, se tenant par la main,
    Vont au rythme pressé de leurs bras qu’ils balancent ;
    Des hauteurs et des fonds de grands souffles s’élancent,
    Devant eux le soir lourd assombrit le chemin.

    Survient l’orage ! avec tout l’espace qui gronde,
    Avec le rouge éclair qui les drape de sang,
    Les barbouille de flamme en les éblouissant ;...

  •  

    ...

  •  
    Frère, entends-tu le galop qui passe,
    L'âpre aboiement des chiens,
    C'est nos messieurs qui s'en vont en chasse,
    Gloire au seigneur terrien.
    Toi, bûcheron, travaille,
    Pour leur gagner du pain,
    Pense que la marmaille
    Dans sa cabane a faim.
    Monte à l'assaut des hêtres
    Frappe l'ormeau noueux
    Pour le souper des maîtres
    Vivent...

  •  
    Pour mon père.

    Le soir, quand la pensée ouvre grande son aile
    Et prend à l’horizon un essor incertain,
    J’ai souvent tressailli de pitié fraternelle,
    En songeant aux damnés de l’enfer africain.

    Deux à deux, à pas lents, sous leurs charges d’ivoire
    Courbant leurs dos meurtris, ils vont silencieux.
    Le sang de tons vermeils marque...

  •  
    Dans les vastes forêts de la vieille Allemagne
    Que nivela jadis le doigt de Charlemagne,
    Je me rappelle avoir entendu bien souvent
    Une vieille ballade au refrain émouvant.
    Ce chant nerveux et doux, de date séculaire,
    Éclos dans le grand front d’un rimeur populaire,
    Est venu bien souvent — lorsque je m’en allais
    En chanteur ambulant, sans argent...