• Sagrado Homero de la antigua Europa
    Que apuraste en tu ardor hasta las heces
    De la suprema inspiración la copa;

    Dante inmortal que con los siglos creces
    Y al rudo son de tu salvaje canto
    A las generaciones estremeces;

    Tú, que en las alas de tu genio santo
    El Cielo recorriste y el Infierno,
    Mansiones de la luz y del espanto;

    ¿Por qué la...

  • XXVII

    Quand le poète peint l’enfer, il peint sa vie :
    Sa vie, ombre qui fuit de spectres poursuivie ;
    Forêt mystérieuse où ses pas effrayés
    S’égarent à tâtons hors des chemins frayés ;
    Noir voyage obstrué de rencontres difformes ;...

  • On a dit, non sans vérité et profondeur, que pour l'artiste, pour le poète, l'inspiration : c'est la femme. On peut noter, en effet, comme un trait distinctif de l'âme poétique, cette faculté d'adoration, cette sorte de nostalgie de la pure beauté entrevue ou rêvée sous la forme de l'éternel féminin, qui est comme une intime et mystérieuse aspiration, un élan spontané vers les splendeurs de la...

  •  
    Dante, vieux gibelin ! Quand je vois en passant
    Le plâtre blanc et mat de ce masque puissant
    Que l’art nous a laissé de ta divine tête,
    Je ne puis m’empêcher de frémir, ô poëte !
    Tant la main du génie et celle du malheur
    Ont imprimé sur toi le sceau de la douleur.
    Sous l’étroit chaperon qui presse tes oreilles
    Est-ce le pli des ans, ou le...

  •  
    À Laurent Pichat.

    Non loin de Notre-Dame, un soir du moyen âge,
    Deux voyageurs, vêtus d’un costume étranger.
    Demandaient, pour la nuit, qu’on les pût héberger ; —
    L’un jeune, l’autre vieux, — las d’un rude voyage.

    L’hôtelier hur jeta son méfiant coup d’oeil :
    Cet étrange vieillard, qui donc pouvait-il être ?
    Il portait bien l’épée,...

  • Tuscan, that wanderest through the realms of gloom,
    With thoughtful pace, and sad, majestic eyes,
    Stern thoughts and awful from thy soul arise,
    Like Farinata from his fiery tomb.
    Thy sacred song is like the trump of doom;
    Yet in thy heart what human sympathies,
    What soft compassion glows, as in the skies
    The tender stars their clouded...

  • Dante m'est apparu. Voici ce qu'il m'a dit :

    I

    Je dormais sous la pierre où l'homme refroidit.
    Je sentais pénétrer, abattu comme l'arbre,
    L'oubli dans ma pensée et dans mes os le marbre.
    Tout en dormant je crus entendre à mon côté
    Une voix qui parlait dans cette obscurité,
    Et qui disait des mots étranges et funèbres.
    Je m'écriai. Qui...

  • Dante écrit deux vers, puis il sort ; et les deux vers
    Se parlent. Le premier dit : - Les cieux sont ouverts.
    Cieux ! je suis immortel. - Moi, je suis périssable.
    Dit l'autre. - je suis l'astre. - Et moi le grain de sable.
    - Quoi ! tu doutes étant fils d'un enfant du ciel !
    - Je me sens mort. - Et moi, je me sens éternel.
    Quelqu'un rentre et relit ces vers, Dante...

  • C'est bien lui, ce visage au sourire inconnu,
    Ce front noirci du hâle infernal de l'abîme,
    Cet oeil où nage encor la vision sublime :
    Le Dante incomparable et l'Homme méconnu.

    Ton âme herculéenne, on s'en est souvenu,
    Loin des fourbes jaloux du sort de leur victime,
    Sur les monts éternels où tu touchas la cime
    A dû trouver la paix, ô Poète ingénu...