• Quoi ! tu l’as dit, plus d’amours à ta suite !
    Quoi ! tu voudrais, t’effeuillant sous la croix,
    Rose, ma Rose, égayer un jésuite,
    De tes péchés, un peu des miens, je crois !
    Ah ! péche encor, pécheresse gentille ;
    Et si nos cœurs de quelque ennui sont lourds,
    Couple fervent, l’un à l’autre sans grille
    Confessons-nous, confessons-nous toujours.

    ...

  •  
    Un de mes grands péchés me suivait pas à pas,
    Se plaignant de vieillir dans un lâche mystère ;
    Sous la dent du remords il ne se pouvait taire,
    Et parlait haut tout-seul quand je n’y veillais pas.

    Voulant du lourd secret dont je me sentais las
    Me soulager au sein d’un bon dépositaire,
    J’ai, pour trouver la nuit, fait un trou dans la terre,
    Et...

  •  
    Grand imposteur, à vos genoux,
    Voyez une âme pénitente,
    Qui fit cocu son cher époux,
    Et fut toujours trop indulgente.
    Monsieur Rémy,
    Vous a remis
    Le pouvoir de m'absoudre ici.

    Lorsque jadis Rohan-Collier
    M'arracha des bras de ma mère,
    En route il me fit le premier
    Ce que Louis m'aurait du faire.
    Ce saint prélat fit ça...

  •  

    Prêtre, je suis hanté, c’est la nuit dans la ville,
    Mon âme est le donjon des mortels péchés noirs,
    Il pleut une tristesse horrible aux promenoirs
    Et personne ne vient de la plèbe servile.

    Tout est calme et tout dort. La solitaire Ville
    S’aggrave de l’horreur vaste des vieux manoirs.
    Prêtre, je suis hanté, c’est la nuit dans la ville;
    Mon âme...

  •  
    Si tu sens vaciller ta foi
    Devant la tempête hagarde,
    Calme-toi,
    Dieu te garde.

    Si, d’après la commune loi,
    Dans le néant tombe chaque heure,
    Calme-toi,
    Dieu demeure.

    Si ton cœur est rempli d’émoi,
    Si le désespoir t’environne,
    Calme-toi,
    Dieu pardonne.

    Si la mort te comble d’effroi,
    Si tu crains l’ombre...

  •  

    Souvent, libertin lassé de mon rôle,
    J’ai feint un amour à peine éprouvé.
    Mais tu m’as guéri, mais je suis sauvé,
    Depuis que je dors sur ta jeune épaule.

    C’est un sentiment si frais et si pur,
    C’est comme une fleur dans mon âme éclose,
    Lorsque tendrement ma tête repose
    Sur ton humble cœur dont je suis bien sûr.

    Je vieillis, j’ai fait...

  •  

    L’AVARE avec son or vit seul, mais il est triste.
    Qui ne sait partager ne saura pas aimer.
    Doux est d’ouvrir son cœur, dur est de le fermer
    Et d’en jouir, tremblant d’une crainte égoïste.

    Qu’à l’appel fraternel ta porte ne résiste !
    L’accueil est la moitié du don, qui sait charmer.
    Sois téméraire et grand ! Tu sauras désarmer
    L’hôte dont le...

  • Tu me disais hier avec un doux sourire :
    « Oh ! oui ! puisqu’il est vrai que mon amour t’inspire,
    « Je m’en vais t’aimer plus encor !
    « Que pour toujours alors, poète qui m’embrases,
    « La fleur de l’idéal embaume tes extases
    ...

  •  
    Oui, je le crois, je suis calme, je suis heureuse.
    L’aube a dû rafraîchir mes tempes de fiévreuse.

    Viens, je te conterai mon passé, si tu veux.
    Et je te parlerai d’abord de ses cheveux.

    Ses cheveux la nimbaient, virginale auréole.
    Elle ne savait pas que la douceur console.

    Ses cheveux blonds étaient plus pâles qu’un reflet,
    Et je l’ai...

  • Confucius rendait les honneurs qui leur conviennent
    aux morts, dans l’Empire bleu du Milieu.
    Il souriait parce que l’eau éteint le feu
    comme la Vie éteint l’homme vers l’époque moyenne.

    Il n’ornait pas ses paroles merveilleusement
    comme certaines coupes des Grands de l’Empire.
    La tanche, qui est comme un vase de Pagode riche,
    n’a pas besoin d’être...