Dans la vallée, les fleurs restent encore écloses,
Et, devant la croisée, le peuplier est vert.
Mais regarde là-haut, l’approche de l’hiver
Déjà tous les sommets sont blanchis par la neige.
Les chauds rayons d’été brûlent encore mon cœur
Et l’ardeur d’un...

Sorti pendant le jour dans les bosquets secrets,
Sous un ciel apaisé, murmurant & plus frais.
J’observais par endroits quelque arbre des allées,
Mêlant à de plus verts ses branches dépouillées :
« Oh ! ce n’est pas l’automne encore (& je passais) ;
Ces...

 
Permets, reine des fleurs, qu’en ton riant domaine
Pour la dernière fois ma muse se promène.
Tu m’exauces : déjà tes parfums ravissans
Des beaux lieux que je cherche avertissent mes sens.
Lentement j’y pénètre ; et ma vue enchantée
Fixe la tubéreuse à la...

 
Sur le chaume odorant des champs silencieux
L’âpre paysan lie encore les javelles.
Des torrents de rayons plus chauds tombent des cieux.
Le Fleuve est caressé par des brises nouvelles.

Le dais du firmament aussi paraît nouveau ;
Et l’on dirait, tant l’air...

 
Après ces cinq longs mois que j’ai passés loin d’elle,
J’interroge mon cœur ; il est resté fidèle.

En Mai, dans la jeunesse exquise du printemps,
J’ai souffert en songeant à ses beaux dix-sept ans.

Quand la nature, en Juin, de roses était pleine,
J’ai...

Le mois de Septembre, expliquent les savants
qui ont des bonnets carrés pour voir s’il fait du vent,
est soumis au régime de la Balance.
À cette époque, les bateaux sur la mer dansent
furieusement. Les livres parlent d’équinoxe.
J’en ai même vu un où sont des...

 

Sous ces rayons cléments des soleils de septembre
Le ciel est doux, mais pâle, et la terre jaunit.
Dans les forêts la feuille a la couleur de l’ambre ;
L’oiseau ne chante plus sur le bord de son nid.

Du toit des laboureurs ont fui les hirondelles ;
La...

Soyez la bienvenue, vous qui venez à ma rencontre
Dans l'écho de mes propres pas, du fond du corridor obscur et froid du temps.
Soyez la bienvenue, solitude, ma mère.
Quand la joie marchait dans mon ombre, quand les oiseaux

Du rire se heurtaient aux miroirs de la nuit,...

Comme enfermés et secoués

En un sac invisible,
Une ronde de moucherons
Tourne dans le soleil.

L’après-midi finit : l’air est vermeil.
Ainsi que de longues glissoires d’or,
Des bandes de clarté obliques
Passent entre...

Quand le vent automnal sonne le deuil des chênes,
Je sens en moi, non le regret du clair été,
Mais l'ineffable horreur des floraisons prochaines.

C'est par l'avril futur que je suis attristé ;
Et je plains les forêts puissantes, condamnées
A verdir tous les ans...