• Naples, 1822.

     
    Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
    Le doux frémissement des ailes du zéphyre
    ...

  •  
       Ici l’on passe
    Des jours enchantés !
       L’ennui s’efface
    Aux cœurs attristés
       Comme la trace
    Des flots agités.

       Heure frivole
    Et qu’il faut saisir,
       Passion folle
    Qui n’est qu’un désir,
       Et qui s’envole
    Après le plaisir !

    Piquillo (avec Dumas).
    Musique de Monpou.

  • Les choses de l’amour ont de profonds secrets.
    L’instinct primordial de l’antique Nature
    Qui mêlait les flancs nus dans le fond des forêts
    Trouble l’épouse encor sous sa riche ceinture ;
    Et, savante en pudeur, attentive à nos lois,
    Elle garde le sang de l’Ève des grands bois.

  •  
    Dans le mortel soupir de l’automne, qui frôle
               Au bord du lac les joncs frileux,
    Passe un murmure éteint : c’est l’eau triste et le saule
               Qui se parlent entre eux.

    Le saule : « Je languis, vois ! Ma verdure tombe
               Et jonche ton cristal glacé ;
    Toi qui fus la compagne, aujourd’hui sois la tombe
               De mon...

  • Quand le premier des Dieux, Amour, pendant mille ans
    Eut tenu sous son joug les cieux étincelants,
    La terre immense et tous les êtres qui respirent,
    Las de souffrir par lui, les Immortels se dirent :
    Ah ! qu'un autre vainqueur, formidable et serein,
    Paraisse, armé de l'arc et des flèches d'airain ;
    Qu'il porte dans un flot de flamme et de fumée
    Sa...

  • XXXVII

    J’eus toujours de l’amour pour les choses ailées.
    Lorsque j’étais enfant, j’allais sous les feuillées,
    J’y prenais dans les nids de tout petits oiseaux.
    D’abord je leur faisais des cages de roseaux
    Où je les élevais parmi des...

  •  
    Je suis né pour l'amour, j'ai connu ses travaux,
    Mais, certes, sans mesure il m'accable de maux
    A porter ce revers mon âme est impuissante.
    Eh quoi ! beauté divine, incomparable amante,
    Je vous perds ! Quoi, par vous nos liens sont rompus,
    Vous le voulez ; adieu, vous ne me verrez plus :
    Du besoin de tromper ma fuite vous délivre.
    Je vais loin...

  • Je vous offre ces vers qu’Amour m'a fait écrire,
    De vos yeux ses flambeaux ardemment agité,
    Non pour sacrer ma peine à l'immortalité :
    Car à si haut loyer ma jeunesse n'aspire.

    C'est le but de mes vœux, que je vous fasse lire
    Le variable état de ma captivité,
    Célébrant vos honneurs si je suis bien traité,
    Accusant vos rigueurs si je sens du martyre...

  • Quoi ! vous qui demeuriez sans voix
    Devant un couplet trop grivois,
    Vous si prude, mademoiselle,
    C’est vous qui me donnez… Ah ! Dieu !
    Peut-on tricher à si beau jeu ?
    J’ai gagné la…
    La prime à ce jeu-là,
    Et pourtant Rose est presque fidèle.

    L’un de mes frères les rimeurs
    M’aurait-il soufflé ses primeurs ?
    Il n’est plus de muse...