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    Un soir, j’étais debout, auprès d’une fenêtre...
    Contre la vitre en feu j’avais mon front songeur,
    Et je voyais, là-bas, lentement disparaître
    Un soleil embrumé qui mourait sans splendeur !
    C’était un vieux soleil des derniers soirs d’automne,
    Globe d’un rouge épais, de chaleur épuisé,
    Qui ne faisait baisser le regard à personne,
             Et qu...

  • À André Borel.

    Pauvre bougre !
    Jules JANIN

    Là dans ce sentier creux, promenoir solitaire
            De mon clandestin mal,
    Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
            Comme un brute animal.
    Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
            Appeler le...

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    La brume a noyé l’horizon blafard,
    Les vents font le bruit d’un taureau qui beugle,
    Et, sur les prés nus, le ciel sans regard
    S’ouvre, vide et blanc comme un œil d’aveugle.

    Ce n’est pas la nuit, ce n’est pas le jour ;
    Du zénith glacé, je sens, comme un givre,
    Tomber sur mon cœur, qui n’a plus d’amour,
    Le dégoût d’être homme et l’ennui de...

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    Le grand soleil, plongé dans un royal ennui,
    Brûle au désert des cieux. Sous les traits qu’en silence
    Il disperse et rappelle incessamment à lui,
    Le chœur grave et lointain des sphères se balance.

    Suspendu dans l’abîme il n’est ni haut ni bas ;
    Il ne prend d’aucun feu le feu qu’il communique ;
    Son regard...

  • Quand l’immémoriale antiquité des jours
    Commençait pour ce globe et ses vides séjours,
    L’obscure volonté selon qui la matière
    Se ruait à remplir sa destinée entière
    Faisait sur le désert universel des eaux
    Voguer des continents comme de grands vaisseaux ;
    Et, la nuit, sous l’œil clair des récentes étoiles,
    Les forêts s’emplissaient de vent, comme des...

  • Tu marchais tout en noir, avec un voile bleu.
    Tes cheveux blonds flottaient, rejetés en arrière ;
    Et le soleil couchant, comme un dernier adieu,
    Laissait dans tes beaux yeux palpiter sa lumière.

    Tu courais sans m’attendre au milieu des taillis.
    Tes pieds foulaient la mousse où tu t’étais assise.
    Les profondeurs du bois, à mes yeux éblouis,
    Te...

  • La Joue splendide émerge des mousselines d’aubépine.

    — Charitable Epanoui manifesté par uniment ceci
    de rose, te serai-je, au cours de ta ronde quotidienne,
    te serai-je, par mon faire indigne ou par mon faire
    sage, te serai-je une caresse ou te serai-je le soufflet,
    Soleil, et t’attarderas-tu devant mon menu geste-à-baisers
    de Josué charmant ou bien...

  • Le soleil dit à la lune :
    « Que fais-tu sur l’horizon ?
    Il est bien tard, à la brune,
    Pour sortir de sa maison.

    « L’honnête femme, à cette heure,
    Défile son chapelet,
    Couche son enfant qui pleure,
    Et met la barre au volet.

    « Le follet court sur la dune ;
    Gitanas, chauves-souris,
    Rôdent en cherchant fortune ;
    Noirs ou blancs,...


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  • Quel poèle évoquera le rose des bruyères,
    Le lézard des vieux murs, la mouche des étangs,
    Et le petit rayon qui vient, tout le beau temps,
    Rire au carreau crasseux de la vieille chaumière ?

    Les végétaux chambrés, le fleuri, la verdure
    De ces jardins vitrés plus chauds que des maisons
    Et tout le trompe-l’œil des tapis, des tentures
    Voulant singer les...