• En commençant mes études le premier pas m’a plu si fort,
    Le simple fait de la conscience, ces formes, la motilité,
    Le moindre insecte ou animal, les sens, la vue, l’amour,
    Le premier pas, dis-je, m’a frappé d’un tel respect et plu si fort,
    Que je ne suis guère allé et n’ai guère eu envie d’aller plus loin,
    Mais de m’arrêter à musarder tout le temps pour chanter...

  •  
            De ta robe à longs plis flottants
            Ruissellent toutes les chimères,
            Et tu m’apportes le printemps
            Dans tes mains blondes et légères.

            J’ai peur de ce frisson nacré
            De tes frêles seins, je ne touche
            Qu’en tremblant à ton corps sacré,
            J’ai peur du charme de ta bouche.

            ...

  •  
            Le couchant adoucit le sourire du ciel.
            La nuit vient gravement, ainsi qu’une prêtresse.
            La brise a déroulé, d’un geste de caresse,
            Tes cheveux aux blondeurs de maïs et de miel.

            Tes lèvres ont gardé le pli de la parole
            Dont mon rêve attentif s’est longtemps enchanté.
            Une voix de souffrance a...

  •  
            Le vol de la chauve-souris,
            Tortueux, angoissé, bizarre,
            Aux battements d’ailes meurtris,
            Revient et s’éloigne et s’égare.

            N’as-tu pas senti qu’un moment,
            Ivre de ses souffrances vaines,
            Mon âme allait éperdument
            Vers tes chères lèvres lointaines ?

  •  
            L’orgueil des lourds anneaux, la pompe des parures,
            Mêlent l’éclat de l’art à ton charme pervers,
            Et les gardénias qui parent les hivers
            Se meurent dans tes mains aux caresses impures.

            Ta bouche délicate aux fines ciselures
            Excelle à moduler l’artifice des vers :
            Sous les flots de satin...

  •  
            Ta forme est un éclair qui laisse les bras vides,
            Ton sourire est l’instant que l’on ne peut saisir…
            Tu fuis, lorsque l’appel de mes lèvres avides
                            T’implore, ô mon Désir !

            Plus froide que l’Espoir, ta caresse cruelle
            Passe comme un parfum et meurt comme un reflet.
            Ah ! l’...

  •  
            Ta voix est un savant poème…
            Charme fragile de l’esprit,
            Désespoir de l’âme, je t’aime
            Comme une douleur qu’on chérit.

            Dans ta grâce longue et blêmie,
            Tu revins du fond de jadis…
            O ma blanche et lointaine amie,
            Je t’adore comme les lys !

            On dit qu’un souvenir s’...

  •  
            Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
            Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.
            Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
            Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.
            Le soir d’été semblait un rêve oriental
                                    De rose et de santal.

            Je tremblais. De...

  •  
            Dans tes yeux les clartés trop brutales s’émoussent.
            Ton front lisse, pareil à l’éclatant vélin
            Que l’écarlate et l’or de l’image éclaboussent,
            Brûle de reflets roux ton regard opalin.
            Ton visage a pour moi le charme des fleurs mortes,
            Et le souffle appauvri des lys que tu m’apportes
            Monte vers...

  •  

                            … quand à mon sanglot : et que
                            les vents orageux l’emporte
                            pour les souffrances !
                            Psappha

            Je te méprise enfin, souffrance passagère !
            J’ai relevé mon front. J’ai fini de pleurer.
            Mon âme est affranchie...