C’était un fier oiseau, farouche et solitaire,
Au bec crochu d’or pâle, aux pieds d’ambre, à l’œil clair,
Arraché tout vivant au rocher, son repaire,
Aux flots verts, à la nue, aux brisans, au grand air !
Ils l’avaient pris dans un de ces jours de tempête
Où...

 
Ce mort qui vient là-bas fut un propriétaire
Qui lui fit dans sa vie autant de mal qu’il put.
Donc, le voilà debout, travail interrompu,
Pour voir son ennemi qu’enfin on porte en terre.

Regardant s’avancer la bière, il rit, se moque,
Et, tous ses vieux...

 
Venez, Bretons, venez sous ces érables,
Venez danser au son de nos bignous ;
Venez sourire à mes chansons aimables :
Dans mon printemps j’ai dansé comme vous ;
Mais je faiblis et penche vers la tombe,
Demain, hélas ! mes doigts seront glacés !…
Venez...

Poet: Petrus Borel

 
Trop âgé pour avoir pu suivre le troupeau,
Il était resté là, perdu comme une épave :
Et dans un gouffre, auprès d’un torrent plein de bave,
Il traînait le cancer qui lui mangeait la peau.

Le fait est que le Diable en eût fait un suppôt,
Tant la sorcellerie...

 
« C’est par mon métier, dit le vieux pâtre aux traits rudes,
Qu’à forc’ de vous cercler les oreill’ et les yeux,
Dans l’song’ de votre esprit rentr’ et rêvent le mieux
Ces grands espac’ q’ont l’air de prend’ vos habitudes.

Vos chants bourdonn’ comm’ ceux des...

 
Moi, mes enfants, j’étais un patriote, un vrai !
Je n’en disconviens pas ; et tant que je vivrai,
L’on ne me verra point m’en vanter à confesse...
Je sais bien qu’aujourd’hui maint des nôtres professe
De trouver insensé ce que nous fîmes là.
Point d’armes,...

Le plus grand priseur de la terre
Était bien le père Chapu,
...

Soixante hivers ont affaibli ma vue.
Soixante hivers ont énervé mon bras.
Ah ! c'en est fait, ma vieillesse éperdue
N'espère plus en des maîtres ingrats.
Du vert coteau qui me servait de couche
Les vents du Nord ont flétri le gazon.
Gens du pouvoir si le...

 
Il est de noirs îlots, battus par la tempête,
Qui n’ont pas d’arbre vert, qui n’ont pas une fleur.
Sur des pics désolés souffle un vent de malheur.
Là, pour faire son nid, pas d’oiseau qui s’arrête.
La mer, rien que la mer, et sa grande rumeur...

Le froid...

 
Vous souvient-il des jours, vieillards de ma patrie,
Où nos pères, luttant contre la tyrannie,
Par leurs nobles efforts sauvaient notre avenir?
Frémissant sous le joug d'une race étrangère,
Malgré l'oppression, leur âme toujours fière
De la France savait...