— Sonnet, que me veux-tu ? — Je chante les saisons !
Le Printemps en sa fleur est l’amoureux poëte
Qui souffle dans les luths de la forêt muette,
Depuis les chênes verts jusqu’aux neigeux buissons.

L’...

Comme une sombre histoire encor douce & chérie
Laisse nos deux noms sommeiller !
Du mal d’avoir aimé je ne suis point guérie :
...

 

À Coquelin Cadet.

                            I

Au printemps, c’est dans les bois nus
Qu’un jour nous nous sommes connus.

Les bourgeons poussaient, vapeur verte.
L’amour fut une découverte.

Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
...

Poet: Charles Cros

 
    Les quatre Vents se sont réunis sous mon toit.
    Voici le Vent du Nord revêtu de blanc froid…
    Voici le Vent du Sud portant les odeurs chaudes
    Et toi, Vent de l’Ouest, qui pleures et qui rôdes !…

    Te voici, Vent de l’Est amer et bienfaisant,...

 

I

Un jour que de l’État le vaisseau séculaire,
Fatigué trop longtemps du roulis populaire,
Ouvert de toutes parts, à demi démâté,
Sur une mer d’écueils, sous des cieux sans étoiles,
Au vent de la terreur...

C’était alors, quand les chaleurs passées,
Le sale Automne aux cuves va foulant,
Le raisin gras dessous le pied coulant,
Que mes douleurs furent encommencées.

Le paisan bat ses gerbes amassées,
Et aux caveaux ses bouillants muids roulant,
...

Or dis-je bien, mon espérance est morte.
Or est-ce fait de mon aise et mon bien.
Mon mal est clair : maintenant je vois bien,
J’ai épousé la douleur que je porte.

Tout me court sus, rien ne me réconforte,
Tout m’abandonne et d’elle je n’ai rien...

 
I

C’est le vingt-quatre juin ! c’est l’été qui commence
Et verse à flots ses feux à l’étendue immense.
Sous nos cieux tout est joie, harmonie et clarté,
Partout brille au soleil la splendeur de l’érable.
C’est le vingt-quatre juin ! c’est l’aube...

L'automne fait les bruits froissés

De nos tumultueux baisers.



Dans l'eau tombent les feuilles sèches

Et sur ses yeux, les folles mèches.



Voici les pèches, les raisins,

J'aime mieux sa joue et ses seins.
...

Poet: Charles Cros

En été les lis et les roses
Jalousaient ses tons et ses poses,

La nuit, par l'odeur des tilleuls
Nous nous en sommes allés seuls.

L'odeur de son corps, sur la mousse,
Est plus enivrante et plus douce.

En revenant le long des blés,
Nous étions...

Poet: Charles Cros