• Ils ont dit, fous de haine et d’orgueil : « Nous allons
    « Enfin fouler leur sol avec nos lourds talons !
    « Notre aigle va couvrir de sa vaste envergure
    « Ce clair Paris dont la beauté nous fait injure
    « Et laissera tomber, de ses ailes, sur lui,
    « Une ombre de stupeur, de désastre et de nuit.
    « L’heure que nous guettons depuis quarante années
    « Sonne...

  • Immédiatement après le salut somptueux,
    Le luminaire éteint moins les seuls cierges liturgiques,
    Les psaumes pour les morts sont dits sur un mode mineur
    Par les clercs et le peuple saisi de mélancolie.

    Un glas lent se répand des clochers de la cathédrale
    Répandu par tous les campaniles du diocèse,
    Et plane et pleure sur les villes et sur la campagne
    ...

  • Vivant, cet homme était une âme basse & vile :
    Il avait insulté, calomnié, menti,
    Vendu sa conscience & trahi son parti ;
    Ses mains gardaient le sang de la guerre civile.

    Rien n’avait fatigué sa lâcheté servile.
    Le mépris sur son nom s’était apesanti,
    Et, debout sous la honte, il n’avait rien senti.
    Nul ne saluait plus l’infâme par la ville....

  • Rien, cette écume, vierge vers
    A ne désigner que la coupe ;
    Telle loin se noie une troupe
    De sirènes mainte à l’envers.
     
    Nous naviguons, ô mes divers
    Amis, moi déjà sur la poupe
    Vous l’avant fastueux qui coupe
    Le flot de foudres et d’hivers ;
     
    Une ivresse belle m’engage...

  •  
    Je chante pour chanter, pour tromper ma tristesse,
    Pour m'oublier moi-même à mon plaintif accord,
    Comme à son bruit dolent le flot des mers s'endort
           Sur le sable uni qu'il caresse.

    Mais toi dont l'âme éclose au feu d'un même ciel
    Exhale en vers si purs sa senteur exotique,
    Tu peux, jeune inspiré, pour ton front poétique
           Rêver le...

  •  
    Pax et Robur.

    Très illustre Empereur, fils d’Alexandre Trois !
    La France, pour fêter ta grande bienvenue,
    Dans la langue des Dieux par ma voix te salue,
    Car le poète seul peut tutoyer les rois.

    Et Vous, qui près de Lui, Madame, à cette fête
    Pouviez seule donner la suprême beauté,
    Souffrez que je salue en Votre Majesté
    La...

  •  
    Il est doux d'aspirer, en abordant la grève,
    Le parfum que la brise apporte à l'étranger,
    Et de sentir les fleurs que son haleine enlève
    Pleuvoir sur votre front du haut de l'oranger.

    I1 est doux de poser sur le sable immobile
    Un pied lourd, et lassé du mouvement des flots ;
    De voir les blonds enfants et les femmes d'une île...

  •  
    Celui dont l’âme est triste et qui porte à l’automne
    Son cœur brûlant encor des cendres de l’été,
    Est le Prince sans sceptre et le Roi sans couronne
    De votre solitude et de votre beauté.

    Car ce qu’il cherche en vous, ô jardins de silence,
    Sous votre ombrage grave où le bruit de ses pas
    Poursuit en vain l’écho qui toujours le devance,
    Ce qu’il...

  •  
    Veillons au salut de l'empire,
    Veillons au maintien de nos droits.
    Si le despotisme conspire
    Conspirons la perte des rois.

    Liberté, liberté, que tout mortel te rende hommage,
    Tyrans, tremblez, vous allez expier vos forfaits.
    Plutôt la mort que l'esclavage :
    C'est la devise des Français !

    Du salut de notre patrie
    Dépend celui de l'...

  •         Sur le haut de la tour antique
            S’élève l’ombre du guerrier,
            Et sa voix sombre et prophétique
        Salue ainsi le frêle nautonier.

        « Voyez, dit-il, dans ma vive jeunesse,
    Ce bras était puissant, ce cœur fut indompté ;
        Et tour à tour j’ai savouré l’ivresse
    Des festins, de la gloire, et de la volupté.

    « La guerre a...