Salut

 
Je chante pour chanter, pour tromper ma tristesse,
Pour m'oublier moi-même à mon plaintif accord,
Comme à son bruit dolent le flot des mers s'endort
       Sur le sable uni qu'il caresse.

Mais toi dont l'âme éclose au feu d'un même ciel
Exhale en vers si purs sa senteur exotique,
Tu peux, jeune inspiré, pour ton front poétique
       Rêver le laurier immortel.

Courage, enfant bercé par la vague africaine !
Ta brise est de parfum et ton ceil est d'azur ;
Tu n'as pas à lutter contre le flot obscur
       Où vogue ma barque incertaine.

Courage ! Un jour brillant sourit à ton réveil :
La voix qui te salue à ton aube naissante,
Tu l'entendras vibrer dans ta splendeur croissante
       Pour applaudir à ton soleil.

Collection: 
1835

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LA MÈRE

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