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    Quand je reviens joyeux dans ma belle Bretagne
    Au sortir de Paris, de ce triste Paris,
    Où l’on ne voit ni mer, ni forêts, ni montagne,
    Où l’on traîne des jours ennuyés et flétris ;
    Quand j’ai passé le seuil, quand j’ai franchi l’entrée
    De la noire maison gothique et retirée,
    Et qu’un instant après je tombe dans les bras
    De mes deux bien-aimés...

  • Et connais-tu Marco la Belle,
    et nonne voulez-vous danser,
    et c’est le Lys de la venelle
    que l’on dit ici en été,

    et puis encor, quand il fait froid,
    les pauvres Deux enfants de Roi
    qui s’aimaient tant que c’est vraie croix
    les chanter, même à basse voix.

    Mais connais-tu la ritournelle...

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    I

    Jean était un franc débonnaire,
    Jovial d’allure et de ton,
    Égayant toujours d’un fredon
    Son dur travail de mercenaire.

    Soucis réels, imaginaires,
    Aucuns n’avaient mis leur bridon
    À son cœur pur dont l’abandon
    Était le besoin ordinaire.

    Je le retrouve : lèvre amère !
    ...

  •         Ma belle amie est morte :
            Je pleurerai toujours ;
            Sous la tombe elle emporte
            Mon âme et mes amours.
            Dans le ciel, sans m’attendre,
            Elle s’en retourna ;
            L’ange qui l’emmena
            Ne voulut pas me prendre.
            Que mon sort est amer !
    Ah ! sans amour, s’en aller sur la mer !

    ...
  •  
     Que ton feu me dévore !
     Plaisir ou bien effroi,
     Tout me ravit ; j'adore
     Tout ce qui vient de toi,
     Et la joie ou les larmes,
     Tout a les mêmes charmes.

     Ta voix qui se courrouce,
     Quand j'en étais sevré,
     Pourtant semble plus douce
     A mon cœur enivré
     Que les chansons lointaines
     Qui tombent des fontaines.

     ...

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    I

    Voyager ! voyager !
    Sur un sol étranger
    A travers le danger
    Promener, libre et seul, sa vie aventureuse ;
    Près des vieux matelots,
    Écouter les grands flots
    A côté des îlots
    Chanter pendant la nuit sous la lune amoureuse.

    Au fond d’une forêt
    Dans un vallon secret
    S’arrêter où serait
    Une source limpide et de...

  • Years, years ago, ere yet my dreams
      Had been of being wise or witty,
    Ere I had done with writing themes,
      Or yawned o’er this infernal Chitty,—
    Years, years ago, while all my joys
      Were in my fowling-piece and filly;
    In short, while I was yet a boy,
      I fell in love with Laura Lilly.

    I saw her at the county ball;
      ...

  • Nul ne l'a vue et, dans mon coeur,
    Je garde sa beauté suprême ;
    (Arrière tout rire moqueur !)
    Et morte, je l'aime, je l'aime.

    J'ai consulté tous les devins,
    Ils m'ont tous dit : " C'est la plus belle ! "
    Et depuis j'ai bu tous les vins
    Contre la mémoire rebelle.

    Oh ! ses cheveux livrés au vent !
    Ses yeux, crépuscule d'automne !...

  • La neige est belle. Ô pâle, ô froide, ô calme vierge,
    Salut ! Ton char de glace est traîné par des ours,
    Et les cieux assombris tendent sur son parcours
    Un dais de satin jaune et gris couleur de cierge.

    Salut ! dans ton manteau doublé de blanche serge,
    Dans ton jupon flottant de ouate et de velours
    Qui s'étale à grands plis immaculés et lourds,
    Le...

  • Ce fut un beau souper, ruisselant de surprises.
    Les rôtis, cuits à point, n'arrivèrent pas froids ;
    Par ce beau soir d'hiver, on avait des cerises
    Et du johannisberg, ainsi que chez les rois.

    Tous ces amis joyeux, ivres, fiers de leurs vices,
    Se renvoyaient les mots comme un clair tambourin ;
    Les dames, cependant, suçaient des écrevisses
    Et se lavaient...