Aux rayons rutilants d’Avril la neige fond,
Chaque route s’effondre et tout sentier s’efface,
Les vastes flots grondants du Fleuve écumeux font
Voler en lourds éclats ses entraves de glace.

Pas un nuage au ciel ! pas un souffle dans l’air !
Les baisers du...

 

LE ciel est d’un azur si pur qu’il en est blanc.
C’est Avril qui revient, Avril doux et trop lent
Et qui, pour émouvoir la torpeur de la terre,
Lui tire, du soleil, des flèches de lumière.
C’est le dimanche où les mains portent des rameaux
Que le prêtre...

Louis, voici le temps de respirer les roses,
Et d’ouvrir bruyamment les vitres longtemps closes ;
Le temps d’admirer en rêvant
Tout ce que la...

Poet: Victor Hugo

 
Quand je la vois, il fait beau dans mon âme,
Tout est lumière en moi, tout est fraîcheur ;
Un ciel d’avril où l’aube épand sa flamme
A moins de brise et d’azur que mon cœur.
Tel que l’oiseau dont la voix est muette,
Sous son regard si je reste sans voix,...

La jeunesse a vieilli ; la Poésie errante
S’affolle dans la nuit d’une impasse interlope ;
Le pessimisme cher, comme un crêpe, enveloppe
L’Existence de son ombre désespérante ;

La prose rampe au ras du sol, flairant l’immonde,
...

 
J’ai peur d’avril, peur de l’émoi
Qu’éveille sa douceur touchante ;
Vous qu’elle a troublés comme moi,
C’est pour vous seuls que je la chante.

En décembre, quand l’air est froid,
Le temps brumeux, le jour livide,
Le cœur, moins tendre et plus étroit,...

 
Le rossignol n’est pas un froid et vain artiste
Qui s’écoute chanter d’une oreille égoïste,
Émerveillé du timbre et de l’ampleur des sons :
Virtuose d’amour, pour charmer sa couveuse,
Sur le nid restant seule, immobile et rêveuse,
Il jette à plein gosier la...

Or, moi qui jamais ne bouge
Que pour aller chez Pousset,
Je fus hier au Moulin-Rouge,
Je ne sais quoi m’y poussait.

Ce n’est pas la bagatelle…
J’ai depuis beau temps, les pieds
Comme la Guerre… en dentelle...

Ils me diront, — pauvres fous, —
Que la terre se réveille,
Que les vents soufflent plus doux,
Qu’un ange, de sa corbeille,
Fait tomber des fleurs sur nous.
 
Ils me diront qu’au cerveau
Montent, comme les fumées
D’un vin étrange et nouveau,
...

Poet: Jules Forni

 
Des cavernes du nord l’hyver s’est échappé.
Il revient, de frimats encor enveloppé,
À la faveur des nuits secouer la froidure,
Glacer la tendre aurore, effrayer la verdure,
Et des tyrans de l’air à grand bruit escorté,
Flétrir dans les jardins le printems...