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    Tu ne dors pas, souffle de vie,
    Puisque l'univers vit toujours !
    Sa sainte haleine vivifie
    Les premiers et les derniers jours.
    C'est toi qui répondis au Verbe qui te nomme,
    Quand le chaos muet tressaillit comme un homme
    Que d'une voix puissante on éveille en sursaut ;
    C'est toi qui t'agitas dans l'inerte matière,
    ...

  • C’est de d’la prison que j’t’écris,
    Mon pauv’ Polyte,
    Hier je n’sais pas c’qui m’a pris,
    A la visite ;
    C’est des maladi’s qui s’voient pas
    ...


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  • I.L’autrier un jor aprés la Saint Denise
    Fui a Betune, ou j’ai esté sovent.
    La me sosvint de gent de male...

  • Le soleil que sa halte
    Surnaturelle exalte
    Aussitôt redescend
    Incandescent

    Je sens comme aux vertèbres
    S’éployer des ténèbres
    Toutes dans un frisson
    A l’unisson

    Et ma tête...

  • L’empereur vit, un soir, le soleil s’en aller ;
    Il courba son front triste, et resta sans parler.
    Puis, comme il entendit ses horloges de cuivre,
    Qu’il venait d’accorder, d’un pied boiteux se suivre,
    Il pensa qu’autrefois, sans avoir réussi,
    D’accorder les humains il avait pris souci.
    – Seigneur, Seigneur ! dit-il, qui m’en donna l’envie ?
    J’ai...

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    À René Vallery-Radot.

    I

    Les anciens voyageurs, qui marchaient assez vite
    Quand cinq gros percherons galopaient à la fois
    En Lorraine trouvaient bonne table et bon gîte
    Au bord d’un grand chemin allongé dans les bois.

    C’était à Saint-Hubert. — On voyait en peinture,
    Sur l’enseigne, un chasseur et sa meute en arrêt
    Devant un cerf...

  • Timide, il me souvient qu’un jour je l’ai menée
    Sur la terrasse haute au splendide coup d’œil,
    Où jadis un château gothique sous l’orgueil
    De ses tours a tenu la plaine dominée.

    C’était en juin, le mois le plus doux de l’année,
    Le soir de la Saint-Jean… Les étoiles, au seuil
    Du ciel bleu, surgissaient pâles et comme en deuil,
    La plaine de grands feux...

  • Sur le blanc parvis où Venise
    Vit Barberousse le païen
    Baiser de sa lèvre soumise
    Le pied nu d’un moine italien,

    Aujourd’hui rendez-vous des filles,
    Des portefaix, des désœuvrés,
    Des soldats pâles, sans familles,
    Qui fument, dans un coin serrés,

    Comme aux jours de la gloire antique,
    Quand midi sonne, & qu’ils ont faim,
    Les...

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    Un jour, après avoir longtemps courbé le front,
    Le peuple se leva pour venger son affront.

    Comment, dans ce conflit de forces inégales,
    Armés de vieux mousquets chargés avec des balles
    Qu’ils fondaient de leurs mains sous le feu des Anglais,
    On les vit tout un jour riposter aux boulets,
    Et puis, finalement, remporter la victoire,
    Cela renverse...