Vous voulez à tout prix fuir la mélancolie,
Votre rire fait peur, il donne le frisson ;
Celui du désespoir, celui de la folie
N’ont pas un plus étrange son.

Quel sera votre...

La maison est petite & de peu d’apparence,
Le soleil en hiver ne la visite pas
Et du nord ou du sud ne fait point différence.
Le toit d’en face est haut & celui-ci très-bas.

Le bonheur seul y brille & réchauffe les âmes.
Il semble, en entrant là, que l’...

Ah ! toi, l’indifférent, tu souffres à ton tour :
L’angoisse t’a mordu, les peines sont venues ;
Tu trembles & tu crains en attendant le jour,
Et la nuit te remplit de terreurs inconnues.

J’ai vu luire en tes yeux, par un brusque retour,
Des larmes, jusque-là...

Qu’il faisait calme & beau, ce soir-là ! L’Angelus
Tintait naïvement de village en village,
Les flots du lac roulaient déferlant sur la plage,
La rainette chantait au revers du talus.

Une charrette au loin, de deux bœufs attelée,
Passait. Nonchalamment...

Les fleuves au midi roulent de larges flots.
Entre eux le grand lion dort, cachant ses yeux clos
Sous sa rousse crinière éparse. De la plaine
On voit monter au ciel sa chaude & blanche haleine,
Comme un soupir gonflé de haine & de dédain,
Et l’on entend le...

Sans relâche, depuis mille & huit cents années,
Sous tous les ciels, le long des routes étonnées
De ce passant ancien qui revenait toujours,
Ahasvérus marchait, la tête & les pieds lourds.

L’antique lassitude écrasait ce pauvre homme ;
Et, tandis que, sans...

La neige a couvert tout entier
Le sentier
Qui mène à la maison d’Aline,
Si long quand un seul le parcourt,
...

Elle avait dix-sept ans ; elle était blonde & belle,
Comme Vénus Victrix ou la grande Cybèle ;
Sa bouche avait ravi sa fraîcheur au Printemps,
Et ses yeux étaient doux & regardaient longtemps.
Sa mère avait couvé cette enfant sous son aile
Afin d’en...

Des perles encor mouillent son bras blanc.
Couchée en un lit de joncs verts & d’herbes,
Le sein ombragé d’un rameau tremblant,
Au bruissement des chênes superbes,
Aux molles rumeurs des halliers épais,
Non loin de la source elle rêve en paix.
Tandis qu’au...

Poet: Léon Dierx

Ils vont pieds nus le plus souvent. L’hiver
Met à leurs doigts des mitaines d’onglée.
Le soir, hélas ! ils soupent du grand air,
Et sur leur front la bise échevelée
Gronde, pareille au bruit d’une mêlée,
A peine un peu leur sort est adouci
Quand avril fait la...