• III

    Charle ! Charle ! ô mon fils ! quoi donc ! tu m'as quitté
    Ah ! tout fuit ! rien ne dure !
    Tu t'es évanoui dans la grande clarté
    Qui pour nous est obscure.

    Charles, mon couchant voit périr ton orient.
    Comme nous nous aimâmes !
    L'homme, hélas ! crée, et rêve, et lie en souriant
    Son âme à d'autre âmes ;

    ...

  •  
    Dansez, les petites filles,
    Toutes en rond.
    En vous voyant si gentilles,
    Les bois riront.

    Dansez, les petites reines,
    Toutes en rond.
    Les amoureux sous les frênes
    S'embrasseront.

    Dansez, les petites belles,
    Toutes en rond.
    Les bouquins dans les écoles
    Bougonneront.

    Dansez, les petites belles,
    Toutes en...

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    LA TAXE AU SAINT-EMPIRE. — LA DÎME AU SAINT-SIÉGE

    L'un s'appelle César, l'autre se nomme Pierre.
    Celui-là fait le guet, celui-ci la prière ;
    Tous deux sont embusqués au détour du chemin,
    Ont au poing l'escopette, et la sébile en main,
    Vident les sacs d'argent, partagent les maraudes,
    Et l'on règne, et l'on fait payer les émeraudes
    Des tiares à...

  • I

    Peuple, ce siècle a vu tes travaux surhumains.
    Il t'a vu repétrir l'Europe dans tes mains.
    Tu montras le néant du sceptre et des couronnes
    Car ta façon de faire et défaire des trônes ;
    A chacun de tes pas tout croissait d'un degré ;
    Tu marchais ; tu faisais sur le globe effaré
    Un ensemencement formidable d'idées ;
    ...

  • I

    LA VOIX SAGE

    Toute la politique est un expédient.
    Que fais-tu ? Quoi ! tu vas, niant, répudiant,
    Blâmant toute action en dehors des principes.
    Prends garde. En efforts vains et nuls tu te dissipes.
    C'est moi qui guide l'homme errant dans la forêt.
    J'ai pour nom la Raison, pour prénom l'Intérêt,
    Et je suis la...

  • I

    Je rends grâce au Seigneur : il m'a donné la vie !
    La vie est chère à l'homme, entre les dons du ciel ;
    Nous bénissons toujours le Dieu qui nous convie
    Au banquet d'absinthe et de miel.
    Un noeud de fleurs se mêle aux fers qui nous enlacent ;
    Pour vieillir parmi ceux qui passent,
    Tout homme est content de souffrir ;
    L'éclat...

  •  
    Ah çà, si nous disions un peu son fait à Dieu ?

    Son œuvre n’a ni fin, ni tête, ni milieu.
    L’imagination de ce faiseur s’épuise.
    Sa meule tourne usant ce qu’on dit qu’elle aiguise.
    Il se répète ; il est au bout de son rouleau.
    Quoi de plus vain que l’air ! Quoi de plus plat que l’eau !
    L’hiver est blanc et vieux ; l’aurore est vieille et rose ;...

  • Dieu est toujours là

    I

    Quand l’été vient, le pauvre adore !
    L’été, c’est la saison de feu,
    C’est l’air tiède et la fraîche aurore ;
    L’été, c’est le regard de Dieu.

    L’été, la nuit bleue et profonde
    S’accouple au jour limpide et...

  • Le philosophe allait sur son âne ; prophète,
    Prunelle devant l’ombre horrible stupéfaite,
    Il allait, il pensait.

    Il allait, il pensait. Devin des nations,
    Il vendait aux païens des malédictions,
    Sans savoir si des mains dans les ténèbres blêmes
    S’ouvraient pour...

  •  
    Dieu ne frappe qu’en haut. Infimes que nous sommes !
    Oh ! Disais-je, qu’ils sont heureux, tous ces grands hommes !
    Eschyle a son exil et Job a son fumier.
    Caton est le lion, le sort est le limier.
    C’est le fier ornement de la guerre civile,
    Que tous ces grands bannis qui vont de ville en ville.
    Verser son âme au monde et son sang aux pavés,
    C’...