• La barque est petite, et la mer immense ;
    La vague nous jette au ciel en courroux,
    Le ciel nous renvoie au flot en démence :
    Près du mât rompu prions à genoux !

    De nous à la tombe il n’est qu’une planche.
    Peut-être ce soir, dans un lit amer,
    Sous un froid linceul fait d’écume blanche,
    Irons-nous dormir, veillés par l’éclair !

    Fleur du paradis...

  • I

    Le navire est immense, un peuple entier l’habite ;
    D’après un plan divin sa charpente est construite ;
    L’homme en a pris le bois aux plus divers climats,
    Cent ans n’ont pas suffi pour en dresser les mâts.
    Nul ne connaît son port, son vrai nom, ni son âge ;
    Ses hôtes les plus vieux sont nés dans le voyage.
    Pourtant un récit...

  •  
    I

    Le navire est immense, un peuple entier l’habite ;
    D’après un plan divin sa charpente est construite ;
    L’homme en a pris le bois aux plus divers climats ;
    Cent ans n’ont pas suffi pour en dresser les mâts.
    Nul ne connaît son port, son vrai nom, ni son âge.
    Ses hôtes les plus vieux sont nés dans le voyage.
    Pourtant un récit vague à leurs fils...

  •  
    Une brise légère enfle à peine les voiles.
    Des nuages d’argent, comme de blanches toiles,
    Pendent à l’horizon dans la pourpre des cieux ;
    Le baiser matinal du soleil radieux
    Donne des rayons d’or aux vagues balancées
    De même, le front pur des jeunes fiancées,
    Sous le premier baiser de l’amoureux époux,
    S’illumine soudain du reflet le plus doux...

  • L’orage, après de longs repos,
    Ce soir-là, par ses deux suppôts,

    La nuée et le vent qui claque,
    Se présageait pour l’onde opaque.

    Grondante sous le ciel muet,
    Par quintes, la mer se ruait ;

    Puis, elle se tut, la perfide,
    Reprit son niveau brun livide.

    Malheur aux coquilles de noix
    Alors sur l’élément sournois

    D’un plat, d’un...

  • J'ai sablé le vin, j'ai humé les roses ;
    J'ai cueilli la fleur du plus beau baiser :
    Je ne trouve plus au fond de ces choses
    De quoi me griser...

    Les jours ont brillé sur ma tête pâle
    Sans m'apprendre rien du Tout qu'il y a :
    Mon coeur m'apparaît comme sort d'un châle
    Un camélia...

    Jeunesse, éclair ! jours enfuis comme un rêve !
    ...

  • L'orage s'ammoncèle et pèse sur la dune
    Dont le flanc sablonneux se dresse comme un mur.
    Par instants, le soleil y darde un faisceau dur
    De rayons plus blafards qu'un blême éclat de lune.

    Les éclairs redoublés tonnent dans l'ombre brune.
    Le pêcheur lutte et cherche en vain un abri sûr.
    Bondissant en fureur par l'océan obscur,
    L'âpre rafale hurle et...

  • La barque est petite et la mer immense ;
    La vague nous jette au ciel en courroux,
    Le ciel nous renvoie au flot en démence :
    Près du mât rompu prions à genoux !

    De nous à la tombe, il n'est qu'une planche.
    Peut-être ce soir, dans un lit amer,
    Sous un froid linceul fait d'écume blanche,
    Irons-nous dormir, veillés par l'éclair !

    Fleur du...

  • L'ombre
    Suit
    Sombre
    Nuit ;
    Une
    Lune
    Brune
    Luit.

    Tranquille
    L'air pur
    Distille
    L'azur ;
    Le sage
    Engage
    Voyage
    Bien sûr !

    L'atmosphère
    De la fleur
    Régénère
    La senteur,
    S'incorpore,
    Evapore
    Pour l'aurore
    Son odeur.

    Parfois la brise
    Des...