• Sur la luzerne en fleur assise
    Qui chante dès le frais matin ?
    C’est la fille aux cheveux de lin,
    La belle aux lèvres de cerise.

    L’amour, au clair soleil d’été,
    Avec l’alouette a chanté.

    Ta bouche a des couleurs divines,
    Ma chère, et tente le baiser !
    Sur l’herbe en fleur veux-tu causer,
    Fille aux cils longs, aux boucles fines ?

    L...

  • Dans le champ planté de colzas,
    De luzerne et de betteraves,
    Devant les grands bœufs doux et graves
    Je passais comme tu passas.

    Longtemps avec moi tu causas,
    Par un matin des plus suaves,
    Dans le champ planté de colzas,
    De luzerne et de betteraves.

    Et si bien tu t’apprivoisas,
    Toi la fille aux pieds nus, qui braves
    L’herbe humide...

  • Pâle ou vermeille, brune ou blonde,
    Bébé mignon,
    Dans les larmes ça vient au monde :
    Chair à guignon !
    Ébouriffé, suçant son pouce,
    Jamais lavé,
    Comme un vrai champignon ça pousse :
    Chair à pavé !

    A quinze ans, ça rentre à l'usine,
    Sans éventail,
    Du matin au soir ça turbine :
    Chair à travail !
    Fleur des fortifs, ça s'...


  • ...

  •  
    Ils vous diront que vostre doulx langaige
    Les cueurs humains aliene et engaige,
    Et que l’accueil de vos doulces manières
    Peult appaiser Mars entre ses banières.

    Si vous touchez espinettes ou luz ,
    Vous appaisez les sujets d’Éolus ;
    Et si l’aller par les champs vous délecte,
    A chascun pas croist une violette.

    CLÉMENT MAROT...

  • " Oh ! dis-moi, tu veux fuir ? et la voile inconstante
    Va bientôt de ces bords t'enlever à mes yeux ?
    Cette nuit j'entendais, trompant ma douce attente,
    Chanter les matelots qui repliaient leur tente.
    Je pleurais à leurs cris joyeux.

    " Pourquoi quitter notre île ? En ton île étrangère,
    Les cieux sont-ils plus beaux ? a-t-on moins de douleurs ?
    Les...

  •  
    Non ! rendez-moi mon bachelet ;
    Mon humble cœur est son varlet !

    Sèche tes pleurs, fille adorée.
    Tu peux puiser dans mon trésor ;
    Veux-tu brillera la vesprée ?
    Prends tous ces velours et cet or !

    Non ! rendez-moi mon bachelet ;
    Mon humble cœur est son varlet !

    Peux-tu préférer, ô ma fille !
    Ce tant pauvret à d’Archambault,
    ...

  • J’adore à présent l’héritière
    Du vieux fossoyeur aux bras noirs.
    Je suis fidèle tous les soirs,
    Au rendez-vous du cimetière.

    Toc ! toc ! toc ! on entend le bruit
    Du vieux qui bêche dans la nuit.

    Avec sa tresse qui retombe,
    Ses yeux clairs et ses blanches dents,
    La belle pousse là dedans
    Comme un rosier sur une tombe.

    Toc ! toc !...

  • — A travers les plis de mon rideau rose,
    Qui me lance ainsi des rayons furtifs ?...
    La blonde Lune, sur les bruns massifs,
    N'ouvre pas encor sa paupière close...

    Ce n'est pas non plus le reflet morose
    D'un feu follet grêle aux bonds convulsifs ;
    Aucune lueur aux rameaux des ifs,
    Sous le vent des nuits, n'est encore éclose...

    En vain je me...

  •  
    La jeune fille est blanche,
    elle a des veines vertes
    aux poignets, dans ses manches
            ouvertes.

    On ne sait pas pourquoi
    elle rit. Par moment
    elle crie et cela
            est perçant.

    Est-ce qu'elle se doute
    qu'elle vous prend le cœur
    en cueillant sur la route
            des fleurs ?

    On dirait quelquefois
    ...