Le petit Palémon, grand de huit ans à peine,
Maintient en vain le bouc qui résiste et l’entraîne,
Et le force à courir à travers le jardin,
Et brusquement recule et s’élance soudain.
Ils luttent corps à corps ; le bouc fougueux s’efforce ;
Mais l’enfant, qui...

 
Sa mère en le mettant au monde s'en alla.
Sombre distraction du sort. Pourquoi cela ?
Pourquoi tuer la mère en laissant l'enfant vivre ?
Pourquoi par la marâtre, ô deuil ! la faire suivre ?
Car le père était jeune, il se remaria.
Un an, c'est bien petit pour...

Poet: Victor Hugo

QUAND la vieille grand’ mère à la tête ridée
Fut morte, et qu’on l’eût mise en son cercueil de bois,
L’enfant dans son cerveau ne roula qu’une idée :
Retrouver celle dont il aimait tant la voix.

Il n’avait jusque-là versé que peu de larmes,
Et pour des riens, pour...

 
Entre les fils du télégraphe
Un pierrot siffle son refrain.
Le soir tombe : le ciel serein
Est vitreux comme une carafe.

Nul éclair ne met son paraphe
Au fond de l’horizon chagrin.
Entre les fils du télégraphe
Un pierrot siffle son refrain....

 
        Et je regrette et je cherche Psappha

    Et je regrette et je cherche ton doux baiser.
    Quelle femme saurait me plaire et m’apaiser ?
    Laquelle apporterait les voluptés anciennes
    Sur des lèvres sans fard et pareilles aux tiennes...

Au bord de l’étang, le petit renardeau
Suit à pas de loup sa mère la renarde,
Qui s’en va guettant, sournoise et goguenarde,
Le canard sauvage ou bien la poule d’eau.

— Des nuages bruns couvrent d’un noir bandeau
Le soleil sanglant que l’âpre nuit poignarde.
...

 
Portant sur lui de grosses sommes,
Tard, le maquignon s’en revient,
Lorsque, soudain, il est attaqué...

 
À Jules Bailly.

I

C’étaient vraiment des gens heureux. Ils étaient trois :
Le père, adroit maçon parmi les plus adroits ;
La mère, brave femme à peu prés du même âge,
Qui travaillait en ville et soignait son ménage ;
Enfin,...

À soixante ans passés, Jean marche d’un pas ferme.
Jean, depuis cinquante ans, sert dans la même ferme ;
Quand il y yint berger, à l’âge de dix ans,
Il était si chétif dans ses habits trop grands
Que le fermier d’alors, gros homme débonnaire,
Qui tutoyait ses gens...

 
Quand il avait grand'faim, ayant longtemps mangé
De l'herbe comme un faon, des mûres comme un geai,
Le petit Salëun s'en allait à l'aumône.
A Dol, à Saint-Briac, dès qu'on sortait du prône,
Lui, comme un passereau qui quête un grain de mil,
« Maria ! Maria...