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    Ah ! Quel que soit le deuil jeté sur cette terre
    Qui par deux fois du monde a changé le destin,
    Quels que soient ses malheurs et sa longue misère,
    On ne peut la quitter sans peine et sans chagrin.

    Ainsi, près de sortir du céleste jardin,
    Je me retourne encor sur les cimes hautaines,
    Pour contempler de là son horizon divin
    Et longtemps m’...

  • Non, tu n’entendras pas, de sa lèvre trop fière,
    Dans l’adieu déchirant un reproche, un regret.
    Nul trouble, nul remords pour ton âme légère
    En cet adieu muet.

    Tu croiras qu’elle aussi, d’un vain bruit enivrée,
    Et des larmes d’hier oublieuse demain,
    Elle a d’un ris...

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    Je veux pour toi dire mon chant suprême ;
    Car pour une âme inhabile à s’ouvrir,
    Il est si doux de redire qu’elle aime,
    Quand ceux qu’elle aime ont dit : « Il faut partir. »
    Oui, j’ai goûté rêve, avenir, tendresse ;
    Sur moi des cieux il tomba quelques fleurs ;
    Et cependant il manque à ma richesse :
    Toi qui t’en vas, laisse-moi de tes pleurs....

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    Adieu Madeleine Chérie,
    Qui te réfléchis dans les eaux,
    Comme une fleur de la prairie
    Se mire au cristal du ruisseau.
    Ta colline, où j’ai vu paraître
    Un beau jour qui s’est éclipsé,
    J’ai rêvé que j’en étais maître ;
    Adieu ! Ce doux rêve est passé.

    Assis sur la rive opposée,
    Je te vois, lorsque le soleil
    Sur tes gazons boit...

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    Que me voulez-vous donc, rêves de ma jeunesse ?
    J’ai clos mes yeux lassés à vos illusions.
    Est-il un souvenir où mon passé renaisse ?
    Non ! j’ai compté les jours par les déceptions.

    De vos espoirs mon âme, hélas ! n’est plus hantée ;
    Ma force s’est usée en des labeurs ingrats.
    Dans l’amer sentiment de ma vie avortée,
    Morne, je m’assoupis ; —...

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    Fils d’un héros chrétien et frère d’un poète ;
    Toi qui portes le nom du plus sublime Ascète,
    De celui dont l’amour, les mystiques élans,
    Les soupirs enflammés, s’exhalaient en doux chante ;
    Toi qui portes le nom du Séraphin d’Assise,
    Qui de sa poésie illumina l’Eglise ;
    Et qui, dans sa ferveur et son humilité,
    Pour épouse, ici-bas, choisit la...

  • Dieu! qu’il est tard! quelle surprise!
    Le temps a fui comme un éclair;
    Douze fois l’heure a frappé l’air.
    ...

  •  
    Voici l’automne, adieu les fleurs !
    Que faire en un jardin sans roses
    Où sifflent des vents querelleurs ?
    Restons au logis, portes closes ;
    Voici l’automne, adieu les fleurs !

    Voici l’automne, adieu les fleurs !
    La terre en vain cherche à sourire ;
    Les soleils sont froids et railleurs,
    Les cœurs n’ont plus rien à se dire.
    Voici l’...

  •         Adieu, mes fidèles amours,
            Adieu le charme de ma vie !
    Notre félicité d’amertume est suivie,
    Et nous avons bien cher payé quelques beaux jours !
        Mais le remords ne trouble point notre âme,
        Et, comme toi, fidèle en mes douleurs,
    Contre tous les plaisirs d’une nouvelle flamme
            Je n’échangerais pas mes pleurs !

        ...

  • ADIEU PARIS !

    Adieu, Paris, ville de fer,
    Ville de vent, ville de rêve,
    Cher Paris où l’amour se lève,
    Doux Paris où j’ai tant souffert !

    Et le train file, file, file,
    Comme un éclair en pleine nuit…
    Mon cœur fait encor plus de bruit,
    Mon cœur qui n’est jamais tranquille.

    Voici, sous la lune de Mai,
    La...