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    CE ne fut ni la chair vivante, ni l’argile
    Qui servit de modèle à ce corps radieux :
    La femme a moins d’orgueil, — la terre est trop fragile,
    Et ce marbre immortel vient du pays des Dieux.

    Jamais l’âme cruelle aux amantes cachée.
    N’eut ce sein ni ce front augustes pour prison,
    Et la double colline à ce torse attachée
    N’abrite pas un cœur fait...

  • Marbre sacré, vêtu de force et de génie,
    Déesse irrésistible au port victorieux,
    Pure comme un éclair et comme une harmonie,
    Ô Vénus, ô beauté, blanche mère des Dieux !

    Tu n’es pas Aphrodite, au bercement de l’onde,
    Sur ta conque d’azur...

  • Marbre sacré, vêtu de force et de génie,
    Déesse irrésistible au port victorieux,
    Pure comme un éclair et comme une harmonie,
    Ô Vénus, ô beauté, blanche mère des dieux !

    Tu n’es pas Aphrodite, au bercement de l’onde,
    Sur ta conque d’azur posant un pied neigeux,
    Tandis qu’autour de toi, vision rose et blonde,
    Volent les Ris d’or avec l’essaim des Jeux...

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    DANS ce marbre héroïque en creusant ta statue,
    Un artiste inconnu fixa l’éternité,
    O toi dont la splendeur nous fait vivre et nous tue,
    Femme de qui les temps connurent la Beauté.

    Il te fit cette image immortelle et profonde
    Où nos premiers regards retrouvent, éperdus,
    L’amante impitoyable et la mère féconde
    A qui tous nos malheurs et tous nos...

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    Alma Venus !
    Glaukopis Athènè.

    Quand du sein de la mer Aphrodite la blonde
    Sortit comme d’un vase un grand lys argenté,
    Et, ruisselante encor des pleurs nacrés de l’onde,
    Marbre vivant, marcha vers le monde enchanté,

    De chacun de ses pas empreints sur le rivage
    Une rose pourprée en souriant jaillit,
    Et du fond de l’abîme...

  • Vénus non seulement me livre
    Ses secrets, mais ceux de sa mère :
    Jadis je regardais la mer
    Comme regarderait les livres

    Un enfant qui ne sait pas lire.
    Vénus, sans l'aide d'une mère,
    D'être venue aux cieux déments
    Se vante. Il faut souffrir, déesse,

    Qu'un simple élève vous démente.
    M'apprendre à lire couramment
    Les vagues de...

  • Après d'Avril la verte douche,
    Dans ton hamac, dans ton étoile,
    Au milieu du ciel tu te sèches.
    Recommence ! d'une fessée,
    Insolente, récompensée,

    Sous l'étoile des maraîchers,
    Leurs tombereaux de grosses roses
    Que par gourmandise l'on baise,
    Joues jalouses du châtiment
    Que, jaillie hors du gant, ma main,
    Frais jet d'eau, inflige...

  • Comme d'un cercueil vert en fer blanc, une tête
    De femme à cheveux bruns fortement pommadés
    D'une vieille baignoire émerge, lente et bête,
    Avec des déficits assez mal ravaudés ;

    Puis le col gras et gris, les larges omoplates
    Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
    Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor ;
    La graisse sous la...

  • L'étoile de Vénus si brillante et si belle,
    Annonçait à nos yeux la naissance du jour,
    Zéphire embrassait Flore, et soupirant d'amour,
    Baisait de son beau sein la fraîcheur éternelle.

    L'Aurore allait chassant les ombres devant elle,
    Et peignait d'incarnat le céleste séjour,
    Et l'astre souverain revenant à son tour,
    Jetait un nouveau feu dans sa course...

  • Marbre sacré, vêtu de force et de génie,
    Déesse irrésistible au port victorieux,
    Pure comme un éclair et comme une harmonie,
    O Vénus, ô beauté, blanche mère des Dieux !

    Tu n'es pas Aphrodite, au bercement de l'onde,
    Sur ta conque d'azur posant un pied neigeux,
    Tandis qu'autour de toi, vision rose et blonde,
    Volent les Rires d'or avec l'essaim des Jeux....