Henri Cinq ! à ce nom n’augurez point d’outrage
Pour l’héritier des lis, emporté par l’orage.
Où l’on salue un roi, je ne vois qu’un enfant,
Et respecte le front que sa candeur défend.
Pourquoi te maudirai-je ? infortuné ! sans doute,
Tu hais la royauté plus qu’on ne la redoute ;
Je garde ma colère à tes bourreaux, à ceux
Qui stimulent pour toi l’...
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VIII
J’étais adolescent quand vous étiez enfant ;
J’ai sur votre berceau fragile et triomphant
Chanté mon chant d’aurore ; et le vent de l’abîme
Depuis nous a jetés chacun sur une cime,
Car le malheur, lieu sombre où le sort nous admet,
Etant battu de coups de foudre, est un sommet.
Le gouffre est entre nous comme entre les deux...
Comme l’autre Ophélie,
Dont la douce folie
S’endort en murmurant
Dans le torrent,Pâle, déchevelée
Et dans l’onde étoilée
Éparpillant encor
Ses tresses d’or,Et comme Juliette,
Qui craignait l’alouette
Éveillée au matin
Parmi le thym...
Si quelque jour ce livre, où ma pauvre âme en pleurs
A la Muse a conté ses plus chères douleurs,
Se trouvait sous vos mains, ouvrez-le : sous le voile
Du symbole, à vos yeux se lèvera l’Étoile
Dont le culte en mon cœur, culte unique et sacré,
A grandi par l’épreuve et par l’âge épuré.
Bien des jours ont passé depuis l’heure fatale
Et bénie où...EN REPONSE À L’ENVOI D’UN FRAGMENT DE L’« APOTHÉOSE D’HOMÈRE »
Du plafond où, les pieds sur le blanc escabeau,
Trône Homère, au milieu de l’immortelle foule
Dont le chœur dans l’azur s’étage et se déroule,
Pour m’en faire présent tu coupas un lambeau.Merci, maître invaincu, prêtre fervent du beau,
Qui de la forme pure as conservé le moule...Jean de Paris, bravo ! radieux dans ta loge,
Prodigue à ton patron des sourires d’éloge ;
Tu peux battre des mains à ses prouesses, mais
L’imiter, rarement, le comprendre, jamais.
L’escrime fatigua tes mains inoccupées ;
Ton pistolet au tir abattit cent poupées,
Par ta canne dansante un enfant effleuré
Pleure, et tu le tueras parce qu’il a pleuré...
IOh ! mon Jean Duseigneur, que le siècle où nous sommes
Est mauvais pour nous tous, oseurs et jeunes hommes,
Religieux de l’art que l’on nous a gâté !
L’on ne croit plus à rien ; — le stylet du sarcasme
A tué tout amour et tout enthousiasme ;
Le présent est désenchanté.L’on cherche, l’on raisonne ; au fond de chaque chose
On...Cette nouvelle m’arrive à la Fête-Dieu.
Jeanne, c’est l’époque où les blés sont bleus,
Jeanne, les petites filles douces à faire pleurer se préparent
à chanter en foulant les campanules gorgées d’azur.
Avec de l’eau sucrée (on donne le sucre) on sépare
leurs cheveux en beaucoup de petites tresses pures...
Ô enfant ! Jeanne, sois bénie de Dieu,
car la...
Lecteur, prompt à nous consoler,
Toi qui sais encore voler,
Comme l’abeille, au miel attique,
Ton enthousiaste rumeur
Encourage le doux rimeur,
O voix émue et sympathique !O mon ami, c’est déjà vieux !
Depuis dix ans, les envieux,
Acharnés sur la même lime,
Ensanglantent...Lamartine a chanté le lac au frais rivage,
Aux flots berçant Elvire avec des bruits charmants.
Ses vers mélodieux trouveront d'âge en âge
Des échos immortels dans le cœur des amants.Byron, livrant sa voile à la vague qui gronde,
O farouche Océan ! célébrait ta grandeur ;
Contemplait, au miroir agité de ton onde,
Tes abîmes béants, moins profonds que...