La coupe de mes jours s'est brisée encor pleine ;
Ma vie hors de mon sein s'enfuit à chaque haleine ;
Ni baisers ni soupirs ne peuvent l'arrêter ;
Et l'aile de la mort, sur l'airain qui me pleure,
En sons entrecoupés frappe ma dernière heure ;
Faut-il gémir ? faut-il...

Le poète ayant chanté,
Déchanté,
Vit sa Muse, presque bue,
Rouler en bas de sa nue
De carton, sur des lambeaux
De papiers et d'oripeaux.
Il alla coller sa mine
Aux carreaux de sa voisine,
Pour lui peindre ses regrets
D'avoir fait - Oh : pas exprès...

Ce serait sur les bords de la Seine. Je vois
Notre chalet, voilé par un bouquet de bois.
Un hamac au jardin, un bateau sur le fleuve.
Pas d'autre compagnon qu'un chien de Terre-Neuve
Qu'elle aimerait et dont je serais bien jaloux.
Des faïences à fleurs pendraient après...

Ô poète, à quoi bon chercher
Des mots pour son délire ?
Il n'y a qu'au bois de ta lyre
Que tu l'as su toucher.

Plus haut que toi, dans sa morphine,
Chante un noir séraphin.
Ma nourrice disait qu'Enfin
Est le mari d'Enfine.

La Chambre, as-tu gardé leurs spectres ridicules,
O pleine de jour sale et de bruits d'araignées ?
La Chambre, as-tu gardé leurs formes désignées
Par ces crasses au mur et par quelles virgules ?

Ah fi! Pourtant, chambre en garni qui te recules
En ce sec jeu d'...

Je vais mourir, je vais bientôt mourir ; qu'on ouvre
La croisée et que j'aie un rayon de soleil
Sur mon lit et la ronde endormeuse des mouches ;
Que tout le jour sourie à mon dernier sommeil ;
Qu'on me couvre de fleurs, que l'air frais du matin
M'apporte encor les...

.....................................
Ô poète inquiet du monde, qui médites,
Opposant un front ferme aux grands souffles salés,
Souviens-toi que l'amour, docile au pas de l'heure,
Ne descend pas deux fois dans la même demeure !
Un soir tu reviendras, sentant qu'il se...

Toi dont les yeux erraient, altérés de lumière,
De la couleur divine au contour immortel
Et de la chair vivante à la splendeur du ciel,
Dors en paix dans la nuit qui scelle ta paupière.

Voir, entendre, sentir ? Vent, fumée et poussière.
Aimer ? La coupe d'or ne...

Enfant de la nature,
Il lui faut ses bouquets ;
Ses tapis de verdure
Et l'or de ses guérets.

Mais il faut au poète
Des rythmes inconnus,
Les clartés du prophète
Et les nuits de Jésus.

Il lui faut des études
Aux aspects infinis :...

Ami, cache ta vie et répands ton esprit.

Un tertre, où le gazon diversement fleurit ;
Des ravins où l'on voit grimper les chèvres blanches ;
Un vallon, abrité sous un réseau de branches
Pleines de nids d'oiseaux, de murmures, de voix,
Qu'un vent joyeux remue,...

Poet: Victor Hugo