Si vous brillez à votre aurore,
quand je m’éteins à mon couchant ;
si dans votre fertile champ
tant de fleurs s’empressent d’éclore,
lorsque mon terrain languissant
est dégarni des dons de Flore ;
si votre voix jeune et sonore
prélude d’un ton si...

Aimable amant de Polymnie,
jouissez de cet âge heureux
des voluptés et du génie ;
abandonnez-vous à leurs feux :
ceux de mon âme appesantie
ne sont qu’une cendre amortie,
et je renonce à tous vos jeux.
La fleur de la saison passée
par d’autres...

 
  Ô femmes, c’est pour vous que j’accorde ma lyre ;
Ô femmes, c’est pour vous qu’en mon brûlant délire,
D’un usage orgueilleux, bravant les vains efforts,
Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
A jusqu’...

 
Sous un règne propice à la gloire des arts,
Près du calme des champs, non loin de nos remparts,
S’éleva cette tour paisible et révérée,
A l’étude des cieux par Louis consacrée.
Je vins sur sa hauteur méditer quelquefois :
L’auguste poésie anime encor sa voix...

 
Vois, ma Thaïs, cette vigne amoureuse
Se marier à ce jeune arbrisseau ;
Vois le lierre embrasser l’ormeau
De sa guirlande tortueuse.
Puissent tes bras voluptueux
Me serrer, m’enchaîner de même !
Puissé-je par autant de noeuds,
T’enlacer, te...

 
Pourquoi donc, matrônes austères,
Vous alarmer de mes accens ?
Vous, jeunes filles trop sévères,
Pourquoi redoutez-vous mes chants ?
Ai-je peint les enlèvemens,
Des passions les noirs ravages,
Et ces impétueux orages
Qui naissent aux coeurs des...

      Une fauvette, dont la voix
Enchantait les échos par sa douceur extrême,
Espéra surpasser le rossignol lui-même,
Et lui fit un défi. L’on choisit dans le bois
Un lieu propre au combat : les juges se placèrent;
      C’étaient le linot, le serin,
      Le...

 
Dans un sentier passe un cheval
Chargé d'un sac et d'une fille ;
J'observe, en passant, le cheval,
Je jette un coup-d'oeil sur la fille ;
Voilà, dis-je, un fort beau cheval ;
Qu'elle est bien faite cette fille !
Mon geste fait peur au cheval,
L'...

Nos jardins orgueilleux dédaignent la culture
De vos chastes attraits naïves fleurs des champs,
          Enfants trouvés de la nature !
Mais vous êtes pour moi des objets ravissante ;
Par vous je me retrouve aux étés du jeune âge,
Quand simple bouton d’or,...

Et laissant à son ire ouverte la barrière,
Ainsi sur ce chasseur fit feu de son fusil :

        “ Membre orgueilleux de cette race errante
Qui va de lieux en lieux promener l’épouvante,
Et dont le grand exploit digne en tout d’un badaud
        Est d’assassiner un...