La coupe où sans regret tu versas l’affreux vin
Reste la coupe d’or d’un échanson divin !

La nuit qui scintillait quand nous nous séparâmes
Reste l’ombre étoilée où montaient nos deux âmes !

La fleur qui mourra loin de tes profonds cheveux
Reste l’œillet béni qui...

Poet: Léon Dierx

La vie et la douleur m’ont appris la sagesse,
La voici : l’amour est mortel.
Il meurt même avant nous, et l’homme, en sa détresse,
...

L’Europe renaissait, et la pensée humaine
Si longtemps prisonnière allait rompre sa chaîne ;
Jours de lutte et de sang pleins d’ombre et de soleil.
Déjà la Renaissance et son éclat vermeil
Avaient illuminé la nuit sombre du cloître.
L’esprit voulait enfin s’...

Poet: Gabriel Marc

O pauvre oiseau blessé, mis à mort par la vie !
Cœur qui battais trop fort, cœur trop doux et trop fier,
Te voilà replié sous ton aile engourdie
Et tu ne sais plus rien des souffrances d’hier.

Quoi ! la rigidité ! Quoi ! la paix immobile !
Quoi ! le combat cessé !...

S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,
Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,
Si, dans le sentier rude avançant lentement,
Cette âme s’arrêtait à quelque dévoûment,
Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,
Vers tous les malheureux la...

Suspendue aux rameaux plus qu’obligeants d’un frêne,
Tu t’inclines vers l’eau limpide de la Seine :
Ton visage charmant s’y reflète, et tu ris.
Très-bien. C’est un miroir qui vaut ceux de Paris.
Mais, prends bien garde, enfant ! si tout à coup le fleuve
Te volait...

Oh ! non, pas un blasphème et pas un désaveu,
Mais je tombe, Seigneur, et je me désespère,
Mais quand ils ont planté le gibet du Calvaire,
C’est dans mon cœur ouvert qu’ils enfonçaient le pieu.

Crois-tu que je t’aimais, moi, dont le manteau bleu
T’abrita quatorze...

Comme nous revenions du Bois, un soir de mai,
Un de ces tièdes soirs où notre âme amollie
Se laisse aller au fil de la mélancolie,
Pour s’être trop mirée aux yeux de l’être aimé,

Elle s’assit, très-triste, au fond d’une causeuse ;
Et sur le velours sombre et vert,...

Sous les abris pompeux des hautes colonnades,
Et dans les carrefours bruyants du vieux Paris,
Que j’ai suivi de fois vos lentes promenades,
Logogriphes vivants, sphinx par moi seul compris !

La foule en vous voyant s’écarte méprisante,
Car vos habits sont vieux, et...

L’âme écoute toute ravie
Le rossignol qui chante en vous :
Vous feriez adorer la vie,
En l’éclairant de vos yeux doux.

Votre voix a le charme étrange
Les appels d’oiseau dans les bois :
Vous rappelez cette mésange
Qu’un pauvre moine d’autrefois

...

Poet: Jean Lahor