• Les Métaux, les divins Métaux
    Que toujours l’homme voit en rêve,
    Ornent la couronne ou le glaive
    De tous les Péchés capitaux.

    L’orgueil jette sur ses manteaux
    Pour cette vie, ô Dieu ! si brève,
    Les Métaux, les divins Métaux
    Que toujours l’homme voit en rêve.

    L’or gémit sous les vils râteaux
    Que toujours le banquier soulève,
    Et pour...

  • Les flamboyantes Pierreries
    Qui parent les glaives des rois
    Et les mors de leurs palefrois,
    Brillent dans les rouges tueries.

    La foule, amante des féeries,
    Admire, en ses humbles effrois,
    Les flamboyantes Pierreries
    Qui parent les glaives des rois.

    Et dans les louanges nourries,
    Les princesses aux regards froids
    Sèment sur leurs...

  • Tes canaux et ta lagune,
    Tes campaniles hardis,
    O Venise, on les a dits,
    Et mille fois plutôt qu’une !

    Mais on n’a pas dit assez
    Le charme frais de tes rues,
    Qu’ont sans profit parcourues
    Les touristes compassés.

    — Conquis sur la mer rivale
    A force de pilotis,
    Les logis drus, haut bâtis,
    Se pressent sans intervalle ;

    Et...

  • Les cieux resplendissants d’Étoiles
    Aux radieux frissonnements,
    Ressemblent à des flots dormants
    Que sillonnent de blanches voiles.

    Quand l’azur déchire ses voiles,
    Nous voyons les bleus firmaments,
    Les cieux resplendissants d’Étoiles
    Aux radieux frissonnements.

    Quel peintre mettra sur ses toiles,
    O Dieu ! ces clairs fourmillements,...

  • Dans l’Air s’en vont les ailes,
    Par le vent caressées ;
    Mes errantes pensées
    S’envolent avec elles.

    Aux cieux pleins d’étincelles,
    Vers la nue élancées,
    Dans l’Air s’en vont les ailes,
    Par le vent caressées.

    Vers des terres nouvelles,
    Sur les rayons bercées,
    Vous fuyez, dispersées,
    O blanches colombelles ;
    Dans l’Air s’...

  • Sois le bienvenu, rouge Automne,
    Accours dans ton riche appareil,
    Embrase le coteau vermeil
    Que la vigne pare et festonne.

    Père, tu rempliras la tonne
    Qui nous verse le doux sommeil ;
    Sois le bienvenu, rouge Automne,
    Accours dans ton riche appareil.

    Déjà la nymphe qui s’étonne,
    Blanche de la nuque à l’orteil,
    Rit aux chants ivres de...

  • Jeanne en riant marchait dans l’Eau,
    Baignant au flot sa jambe nue.
    Sur cette blancheur inconnue
    Frissonnait l’ombre d’un bouleau.

    L’alouette, par un solo,
    Vint célébrer sa bienvenue ;
    Jeanne en riant marchait dans l’Eau,
    Baignant au flot sa jambe nue.

    Lorsque sur le front d’Apollo
    Se déchirait soudain la nue,
    Elle folâtrait, l’...

  • Au bois de Boulogne, l’Hiver,
    La terre a son manteau de neige.
    Mille Iris, qui tendent leur piége,
    Y passent comme un vif éclair.

    Toutes, sous le ciel gris et clair,
    Nous chantent le même solfége ;
    Au bois de Boulogne, l’Hiver,
    La terre a son manteau de neige.

    Toutes les blancheurs de la chair
    Y passent, radieux cortége ;
    Les...

  • Quand la mort (notre heure est écrite)
    Clora ma lèvre et son secret,
    Ta chère main, d’un drap discret,
    Me couvrira, suivant le rite.

    Et je te vois, toute interdite,
    Contempler comment apparaît,
    Là-dessous, ce qu’on adorait.
    N’en fais rien, cette vue irrite !

    Tu songerais qu’aux jours passés,
    Dans l’ardeur des baisers pressés
    Je t’...

  • Si je voulais chanter ma voix se briserait
    Comme celle des fous dans le rire et les larmes,
    Mon bras, tout las qu’il est, se crispe sur ses armes,
    Ma lèvre resserrée a gardé son secret,
    Si je voulais chanter ma voix se briserait.

    Je sens encor le froid du fer dans ma blessure,
    La pourpre de mon sang a teint les buissons verts.
    Que dirais-je à l’écho...