Ô Vénus de Milo, guerrière au flanc nerveux,
Dont le front irrité sous vos divins cheveux
Songe, et dont une flamme embrase la paupière,
Calme éblouissement, grand poème de pierre,
Débordement de vie avec art compensé,
Vous qui depuis mille ans avez toujours...

Vénus, ô volupté des mortels et des dieux !
   Ame de tout ce qui respire,
Tu gouvernes la terre, et les mers, et les cieux ;
   Tout l’univers reconnaît ton empire !
Des êtres différens les germes précieux,
Qui dorment dispersés sous la terre ou dans l’onde,...

O Vénus de Milo ! ma chère statuette,
Seul reste d’un amour comme toi mutilé,
Mon cœur, mon pauvre cœur, qui souffre et qui regrette,
En ces strophes t’adresse un soupir désolé ;

Je crois que tu dois bien comprendre ma tristesse,
O chef-d’œuvre incomplet ! — comme...

 
Je revenais du Louvre hier.
J’avais parcouru les portiques
Où le chœur des Vénus antiques
Se range gracieux et fier.

À ces marbres,...

De sa profonde mère, encor froide et fumante,
Voici qu’au seuil battu de tempêtes, la chair
Amèrement vomie au soleil par la mer,
Se délivre des diamants de la tourmente.

Son sourire se forme, et suit sur ses bras blancs
Qu’éplore l’orient d’une...

Poet: Paul Valéry

 
Quand la mer eut donné ses perles à ma bouche,
Son insondable azur à mon regard charmant,
Elle m’a déposée, en laissant à ma couche
Sa fraîcheur éternelle et son balancement.

Je viens apprendre à tous que nul n’est solitaire,
Qu’Iris naît de l’orage et le...

 

         Si quelque Vénus toute nue
         Gémit, pauvre marbre désert,
         C’est lui dans la verte avenue
         Qui la caresse et qui la sert.
            Victor Hugo, Les Voix intérieures.

Hélas ! devant le noir...

 
Un jour la belle Dionée,
Dans un de ces bosquets qui couronnent Paphos,
Fit enlever le fils d’Enée,
Tandis que le sommeil lui versoit des pavots :
Elle-même sema de fraîches violettes
Le gazon embaumé qui lui servoit de lit :
Près d’Ascagne étendue en...

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La dernière est une des plus jolies qu'on ait faites : c'est Laïs sur le retour, consacrant son miroir dans le temple de Vénus, avec ces vers :

Je le donne à Vénus, puisqu'elle est toujours belle :
Il redouble trop mes ennuis.
Je ne saurais me voir en ce...

 
D’un plus hault vol, d’aile mieux emplumée
Ne la pouuoit rauir ce petit Dieu ;
Et ne pouuoit encor’ en plus hault lieu,
Ny en plus seur sa flamme estre allumée.
Ioachim Du Bellay, Inscriptions.

L’été brille ; Phœbus perce de mille...