Je marchais ébloui par le matin vermeil ;
Le fourmillement d’or de la mer au soleil
Aveuglait mes regards ; et je me sentais l’âme
Près d’elle s’alanguir à ses soupirs de femme.
Les flots étincelaient parfois comme des yeux.
Des troupes d’oiseaux blancs jetaient des cris joyeux,
Tournaient, et plongeaient fous, venant tremper leurs plumes
Aux...
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La nature, au printemps, semble par sa féerie
Glorifier tous les trépas qu’elle a conçus.
Passe un enterrement ? elle répand dessus
Son parfum, sa musique et sa grâce fleurie.On dirait qu’elle veut que chaque arbre sourie
Aux mignonnets cercueils des tout petits Jésus,
Que ces panaches, d’ombre et de vapeur tissus,
Célèbrent la candeur de leur âme... -
If we shadows have offended,
Think but this, (and all is mended)
That you have but slumber’d here,
While these visions did appear ;
And this weak and idle theme,
No more yielding but a dream
Gentles, do not reprehend ;
If you pardon, we will mend.Shakspere, Midsummer-night’s dream, acte V, scène II.
C’était...
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Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement, lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d’or.Dans le verger et dans la vigne,
Il s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de... -
Toi qui fleuris ce que tu touches,
Qui, dans les bois, aux vieilles souches
Rends la vigueur,
Le sourire à toutes les bouches,
La vie au cœur ;Qui changes la boue en prairies,
Sèmes d’or et de pierreries
Tous les haillons,
Et jusqu’au seuil des boucheries
Mets des rayons !Ô printemps...
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Bela sazo, joëntat de l’aunada,
Tornar fazetz lo dolse joc d’amors,
Et per ondrar fiseles Trobadors
Avetz de flors la testa coronnada.De la Vergès humils regina des angels,
Disen, cantan la pietat amorosa,
Quan dab sospirs amars engoisso dolorosa
Vie morir en la crots lo gran Prince dels cels.Ciutat de mos anjols, o tan...
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Lève-toi ! lève-toi ! le printemps vient de naître.
Là-bas, sur les vallons, flotte un réseau vermeil.
Tout frissonne au jardin, tout chante, et ta fenêtre,
Comme un regard joyeux, est pleine de soleil.Les larges espaliers, couverts de boutons roses,
De leur haleine douce embaument le ciel pur.
Seule, la vigne est nue, et, près des fleurs écloses,
... -
À Madame Eugénie Doche.
C’est l’aurore et c’est l’avril,
Lui dit-il,
Viens, la rosée étincelle.
– Le vallon est embaumé :
Viens, c’est mai
Et c’est l’aube, lui dit-elleEt dans le bois abritant
Un étang,
Où les chevreuils viennent boire,
Ils sont allés, les heureux
Amoureux,
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Le printemps est si beau ! Sa chaleur embaumée
Descend au fond des cœurs réveillés et surpris :
Une voix qui dormait, une ombre accoutumée,
Redemande l’amour à nos sens attendris.
La raison vainement à ce danger s’oppose,
L’image inattendue enivre la raison :
Tel un insecte ailé s’élance sur la rose,
Et la brûle d’un doux poison.
Des jeunes... -
LE DÉPARTLe printemps ! le printemps ! la magique saison !
Le ciel sourit de joie à la jeune nature,
L’aube aux cheveux dorés s’éveille à l’horizon,
Dieu d’un rayon d’amour pare sa créature.Avril a secoué le manteau de l’hiver,
Les marronniers touffus dressent leurs grappes blanches :
Partons, le soleil luit et le chemin est vert,
Les...