Tout m'est dueil, tout m'est desplaisir |
Octavien de Saint-Gelais |
1485 |
French |
Tout m'est dueil, tout m'est desplaisir, Car, jour de ma vie, ung plaisir Je n'eus d'Amours ne de Fortune. Je me voys offrant à chascune, Mais nulle ne me veult choysir.
Puisqu'Ennuy faict mon coeur moysir, Et Rigueur me faict bas gésir, Et que tel mal... |
Tout orgueil fume-t-il du soir, |
Stéphane Mallarmé |
1862 |
French |
Torche dans un branle étouffée Sans que l'immortelle bouffée Ne puisse à l'abandon surseoir !
La chambre ancienne de l'hoir De maint riche mais chu trophée Ne serait pas même chauffée S'il survenait par le couloir.
Affres du passé nécessaires ... |
Tout ou Rien |
Sully Prudhomme |
1872 |
French |
J’ai deux tentations, fortes également,
Le duvet de la rose et le crin du cilice :
Une rose du moins qui jamais ne se plisse,
Un cilice qui morde opiniâtrement ;
Car les répits ne font qu’attiser le tourment,
Et le plus léger trouble est le pire supplice,... |
Tout passe par leurs mains, rien ne se fait sans eux |
Jacques Grévin |
1554 |
French |
Tout passe par leurs mains, rien ne se fait sans eux, Ils ont sur le Royaume une pleine puissance, On soutient qu'il leur faut porter obéissance Car on les a élus plus sages et plus vieux.
Mais s'il est question d'un de ces Demi-dieux, Sous ombre de l'appât d'... |
Tout s'enfle contre moy, tout m'assaut, tout me tente |
Jean de Sponde |
1576 |
French |
Tout s'enfle contre moy, tout m'assaut, tout me tente, Et le Monde et la Chair, et l'Ange revolté, Dont l'onde, dont l'effort, dont le charme inventé Et m'abisme, Seigneur, et m'esbranle, et m'enchante.
Quelle nef, quel appuy, quelle oreille dormante, Sans peril... |
Tout se passe à peu près comme |
Rainer Maria Rilke |
1901 |
French |
Tout se passe à peu près comme si l'on reprochait à la pomme d'être bonne à manger. Mais il reste d'autres dangers.
Celui de la laisser sur l'arbre, celui de la sculpter en marbre, et le dernier, le pire : de lui en vouloir d'être en cire.
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Tout s’oublie |
Armand Silvestre |
1857 |
French |
L’ÉTÉ ne sait pas les chansons
Que le printemps chantait au saule ;
L’été marche et sur son épaule
S’entasse l’or de la moisson ;
Dans sa chevelure superbe
Fleurissent les fleurs de la gerbe.
— L’été ne sait pas les chansons
Que le printemps... |
Toute allégresse a son défaut |
Paul-Jean Toulet |
1894 |
French |
Toute allégresse a son défaut Et se brise elle-même. Si vous voulez que je vous aime ; Ne riez pas trop haut.
C'est à voix basse qu'on enchante Sous la cendre d'hiver Ce coeur, pareil au feu couvert, Qui se consume et chante.
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Toute grâce et toutes nuances |
Paul Verlaine |
1870 |
French |
Toute grâce et toutes nuances Dans l'éclat doux de ses seize ans, Elle a la candeur des enfances Et les manèges innocents.
Ses yeux, qui sont les yeux d'un ange, Savent pourtant, sans y penser, Eveiller le désir étrange D'un immatériel baiser.
... |
Toute la lyre/Annexes |
Victor Hugo |
1822 |
French |
Certe, ô solitude,
Je suis l'homme rude,
Le songeur viril;
Mais puis-je répondre
De ce que fait fondre
Un rayon d'avril?
L'âme, ô lois obscures,
A des aventures.
Je vis absorbé,
Pensée irritée,
Comme Prométhée,
Comme Niobé;... |
Toute la lyre/II |
Victor Hugo |
1822 |
French |
Ce ne sont qu'horizons calmes et pacifiques;
On voit sur les coteaux des chasses magnifiques;
Le reste du pays, sous le ciel gris ou bleu,
Est une plaine avec une église au milieu.
Un lierre monstrueux à tige arborescente
Qui sort de l'herbe, ainsi qu'une griffe... |
Toute la lyre/III |
Victor Hugo |
1822 |
French |
Ce que vous appelez dans votre obscur jargon :
Civilisation du Gange à l’Orégon,
Des Andes au Thibet, du Nil aux Cordillères,
Comment l’entendez-vous, ô noires fourmilières ?
De toute votre terre interrogez l’écho.
Voyez Lima, Cuba, Sydney, San-Francisco, ... |
Toute la lyre/Introduction |
Victor Hugo |
1822 |
French |
Aie une muse belluaire,
Sinon tu seras dévoré.
Le ciel t'offre un double suaire,
L'un étoilé, l'autre azuré.
Va, revêts-les l'un après l'autre;
Et verse aux hommes, tour à tour,
Justicier sombre ou tendre apôtre,
Tantôt l'ombre et tantôt le jour. ... |
Toute la lyre/La corde d’airain |
Victor Hugo |
1822 |
French |
Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain.
Les Feuilles d'Automne.
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Toute la semaine |
Charles Cros |
1862 |
French |
Voici : la fin de la demi-journée approche ;
Et l’on travaille bien en attendant la cloche.
Onze heures. On déserte en foule l’atelier.
L’ouvrier va manger, et peut-être lier
Connaissance avec cette enfant, frêle ouvrière,
Chez le traiteur fumeux où l’on... |
Toute la vie d'un coeur - 1817 - Adolescence |
Victor Hugo |
1844 |
French |
J'allais au Luxembourg rêver, ô temps lointain, Dès l'aurore, et j'étais moi-même le matin. Les nids dialoguaient tout bas, et les allées Désertes étaient d'ombre et de soleil mêlées ; J'étais pensif, j'étais profond, j'étais niais. Comme je regardais et comme j'... |
Toute la vie d'un coeur - 1819 |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Or, nous cueillions ensemble la pervenche.
Je soupirais, je crois qu'elle rêvait. Ma joue à peine avait un blond duvet. Elle avait mis son jupon du dimanche ; Je le baissais chaque fois qu'une branche Le relevait.
Et nous cueillions ensemble la... |
Toute la vie d'un coeur - 1820 |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Un coup de vent passa, souffle leste et charmant Qui fit tourbillonner les jupes follement. Je la savais ailée, étoilée, azurée, Je l'adorais ; mon âme allait dans l'empyrée A sa suite. Oh ! l'amour, c'est tout ; le reste est vain. Je ne supposais pas que cet être... |
Toute la vie d'un coeur - 1822 - Quinze-vingt |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Nous étions seuls dans l'ombre et l'extase suprême. Elle disait : je t'aime ! et je disais : je t'aime ! Elle disait : toujours ! et je disais : toujours ! Elle ajoutait : nos coeurs sont époux, nos amours Vaincront la destinée, et rien ne me tourmente, Étant, toi... |
Toute la vie d'un coeur - 1826 |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Printemps. Mai le décrète, et c'est officiel. L'amour, cet enfer bleu très ressemblant au ciel, Emplit l'azur, les champs, les prés, les fleurs, les herbes ; Dans les hautes forêts lascives et superbes L'innocente nature épanouit son coeur Simple, immense, insulté... |