Toute la semaine

 

Voici : la fin de la demi-journée approche ;
Et l’on travaille bien en attendant la cloche.
Onze heures. On déserte en foule l’atelier.
L’ouvrier va manger, et peut-être lier
Connaissance avec cette enfant, frêle ouvrière,
Chez le traiteur fumeux où l’on sert l’ordinaire.
Mais l’apprenti n’a pas de ces luxes. Avec
Une saucisse plate et deux sous de pain sec
Il déjeune ; pourvu qu’il trouve sur la place
Votre eau limpide à boire, ô fontaines Wallace !

Collection: 
1862

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  • J'ai trois fenêtres à ma chambre :
    L'amour, la mer, la mort,
    Sang vif, vert calme, violet.

    Ô femme, doux et lourd trésor !

    Froids vitraux, odeurs d'ambre.
    La mer, la mort, l'amour,
    Ne sentir que ce qui me plaît...

    Femme, plus claire que le jour !...

  • Aux arbres il faut un ciel clair,
    L'espace, le soleil et l'air,
    L'eau dont leur feuillage se mouille.
    Il faut le calme en la forêt,
    La nuit, le vent tiède et discret
    Au rossignol, pour qu'il gazouille.

    Il te faut, dans les soirs joyeux,
    Le triomphe ; il...

  • J'ai rêvé les amours divins,
    L'ivresse des bras et des vins,
    L'or, l'argent, les royaumes vains,

    Moi, dix-huit ans, Elle, seize ans.
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    Nous irons sur nos alezans.

    Il est loin le temps des aveux
    Naïfs, des téméraires voeux!...

  • Quant nous irisons
    Tous nos horizons
    D'émeraudes et de cuivre,
    Les gens bien assis
    Exempts de soucis
    Ne doivent pas nous poursuivre.

    On devient très fin,
    Mais on meurt de faim,
    A jouer de la guitare,
    On n'est emporté,
    L'hiver ni l'été...

  • Le rhythme argentin de ta voix
    Dans mes rêves gazouille et tinte.
    Chant d'oiseau, bruit de source au bois,
    Qui réveillent ma joie éteinte.

    Mais les bois n'ont pas de frissons,
    Ni les harpes éoliennes.
    Qui soient si doux que tes chansons,
    Que tes...