Tous les hommes sont l'Homme ... |
Victor Hugo |
1844 |
French |
Tous les hommes sont l'Homme ; et pas plus que les cieux Le droit n'a de rivages ; Ma sombre liberté sent le poids monstrueux De tous les esclavages.
Avec tout prisonnier je me sens enfermé ; Ses chaînes sont les nôtres ; Guerre aux rois! Délivrance! Un seul... |
Tous mes adieux sont faits. Tant de départs... |
Rainer Maria Rilke |
1895 |
French |
Tous mes adieux sont faits. Tant de départs
m'ont lentement formés dès l'enfance.
Mais je reviens encor, je recommence,
ce franc retour libère mon regard.
Ce qui me reste, c'est de le remplir,
et ma joie toujours impénitente
d'avoir aimé des choses... |
Toussaint |
Paul Verlaine |
1864 |
French |
Ces vrais vivants qui sont les saints,
Et les vrais morts qui seront nous,
C’est notre double fête à tous,
Comme la fleur de nos desseins,
Comme le drapeau symbolique
Que l’ouvrier plante gaîment
Au faite neuf du bâtiment,
Mais, au lieu de pierre... |
Toussaint L'Ouverture |
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English |
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Tout ainsi que ces pommes |
Paul-Jean Toulet |
1894 |
French |
Tout ainsi que ces pommes De pourpre et d'or Qui mûrissent aux bords Où fut Sodome ;
Comme ces fruits encore Que Tantalus, Dans les sombres palus, Crache, et dévore ;
Mon coeur, si doux à prendre Entre tes mains, Ouvre-le, ce n'est... |
Tout aussitôt que je commence à prendre |
Louise Labé |
1545 |
French |
Tout aussitôt que je commence à prendre Dans le mol lit le repos désiré, Mon triste esprit, hors de moi retiré, S'en va vers toi incontinent se rendre.
Lors m'est avis que dedans mon sein tendre Je tiens le bien où j'ai tant aspiré, Et pour lequel j'ai si haut... |
Tout beau corps, toute belle image |
Vincent Voiture |
1623 |
French |
Tout beau corps, toute belle image Sont grossiers auprès du visage Que Philis a receu des cieux, Sa bouche, son ris et ses yeux Mettent tous les coeurs au pillage.
Sa gorge est un divin ouvrage, Rien n'est si droit que son corsage, En fin elle a,... |
Tout ce qu'Egypte en pointe façonna |
Joachim du Bellay |
1541 |
French |
Tout ce qu'Egypte en pointe façonna, Tout ce que Grèce à la corinthienne, A l'ionique, attique ou dorienne, Pour l'ornement des temples maçonna :
Tout ce que l'art de Lysippe donna, La main d'Apelle ou la main phidienne, Soulait orner cette ville ancienne,... |
Tout ce qui vit autour de nous |
Émile Verhaeren |
1886 |
French |
Tout ce qui vit autour de nous, Sous la douce et fragile lumière, Herbes frêles, rameaux tendres, roses trémières, Et l'ombre qui les frôle et le vent qui les noue, Et les chantants et sautillants oiseaux Qui follement s'essaiment, Comme des grappes de joyaux ... |
Tout cela qui sent l'homme à mourir me convie |
Théodore Agrippa d'Aubigné |
1572 |
French |
... Tout cela qui sent l'homme à mourir me convie, En ce qui est hideux je cherche mon confort : Fuyez de moi, plaisirs, heurs, espérance et vie, Venez, maux et malheurs et désespoir et mort !
Je cherche les déserts, les roches égarées, Les forêts sans chemin,... |
Tout doit tendre au bon sens... |
Nicolas Boileau |
1674 |
French |
Tout doit tendre au bon sens : mais, pour y parvenir, Le chemin est glissant et pénible à tenir ; Pour peu qu'on s'en écarte, aussitôt l'on se noie. La raison pour marcher n'a souvent qu'une voie.
Un auteur quelquefois trop plein de son objet Jamais sans l'épuiser... |
Tout dort. Le fleuve antique ... |
Albert Samain |
1879 |
French |
Tout dort. Le fleuve antique entre ses quais de pierre Semble immobile. Au loin s?espacent des beffrois. Et sur la cité, monstre aux écailles de toits, Le silence descend, doux comme une paupière.
Les palais et les tours sur le ciel étoilé Découpent des profils de... |
Tout effrayé de ce monstre nocturne |
Joachim du Bellay |
1541 |
French |
Tout effrayé de ce monstre nocturne, Je vis un corps hideusement nerveux, A longue barbe, à longs flottants cheveux, A front ridé et face de Saturne :
Qui s'accoudant sur le ventre d'une urne, Versait une eau, dont le cours fluctueux Allait baignant tout ce... |
Tout entière |
Charles Baudelaire |
1844 |
French |
Le Démon, dans ma chambre haute, Ce matin est venu me voir, Et, tâchant à me prendre en faute, Me dit : " Je voudrais bien savoir,
Parmi toutes les belles choses Dont est fait son enchantement, Parmi les objets noirs ou roses Qui composent son corps... |
Tout homme a ses douleurs. Mais aux yeux de ses frères |
André Chénier |
1778 |
French |
Tout homme a ses douleurs. Mais aux yeux de ses frères Chacun d'un front serein déguise ses misères. Chacun ne plaint que soi. Chacun dans son ennui Envie un autre humain qui se plaint comme lui. Nul des autres mortels ne mesure les peines, Qu'ils savent tous cacher... |
Tout ici chante la vie de naguère |
Rainer Maria Rilke |
1901 |
French |
Tout ici chante la vie de naguère, non pas dans un sens qui détruit le demain ; on devine, vaillants, dans leur force première le ciel et le vent, et la main et le pain.
Ce n'est point un hier qui partout se propage arrêtant à jamais ces anciens contours :... |
Tout le long de la nuit et lorsqu'à notre jour |
Joachim Bernier de La Brousse |
1600 |
French |
Tout le long de la nuit et lorsqu'à notre jour Se découvrent les prés et les hautes montagnes, Seul et déconforté, je vais par les campagnes Comme un léger démon songeant en mon amour.
Puis gisant dans l'enclos de mon gentil séjour, Je soupire sans cesse,... |
Tout le monde se plaint de la cruelle envie |
Jean de Sponde |
1576 |
French |
Tout le monde se plaint de la cruelle envie Que la nature porte aux longueurs de nos jours : Hommes, vous vous trompez, ils ne sont pas trop cours, Si vous vous mesurez au pied de vostre vie.
Mais quoy ? je n'entens point quelqu'un de vous qui die : Je me veux... |
Tout le parfait dont le ciel nous honore |
Joachim du Bellay |
1541 |
French |
Tout le parfait dont le ciel nous honore, Tout l'imparfait qui naît dessous les cieux, Tout ce qui paît nos esprits et nos yeux, Et tout cela qui nos plaisirs dévore :
Tout le malheur qui notre âge dédore, Tout le bonheur des siècles les plus vieux, Rome du... |
Tout le repos, ô nuit, que tu me dois |
Maurice Scève |
1533 |
French |
Tout le repos, ô nuit, que tu me dois, Avec le temps mon penser le dévore : Et l'horloge est compter sur mes doigts Depuis le soir jusqu'à la blanche Aurore. Et sans du jour m'apercevoir encore, Je me perds tout en si douce pensée, Que du veiller l'âme non... |