Si je pouvais aller lui dire :
« Elle est à vous et ne mâinspire
Plus rien, même plus dâamitié ;
Je nâen ai plus pour cette ingrate ;
Mais elle est pâle, délicate :
Ayez soin dâelle par pitié.
« Ãcoutez-moi sans jalousie,
Car lâaile de sa fantaisie
Nâa fait, hélas ! que mâeffleurer ;
Je sais comment sa main repousse,
Mais pour ceux quâelle aime elle est douce :
Ne la faites jamais pleurer. »
Si je pouvais aller lui dire :
« Elle est triste et lente à sourire ;
Donnez-lui des fleurs chaque jour,
Des bluets plutôt que des roses :
Câest lâoffrande des moindres choses
Qui recèle le plus dâamour. »
Je pourrais vivre avec lâidée
Quâelle est chérie et possédée
Non par moi, mais selon mon cÅurâ¦
Méchante enfant qui mâabandonnes,
Vois le chagrin que tu me donnes :
Je ne peux rien pour ton bonheur !