Deux êtres asservis par le désir vainqueur
Le sont jusquâà la mort : la volupté les lie.
Parfois, lasse un moment, la geôlière sâoublie,
Et leur chaîne les serre avec moins de rigueur.
Aussitôt, se dressant tout chargés de langueur,
Ces pâles malheureux sentent leur infamie ;
Chacun secoue alors cette chaîne ennemie,
Pour la briser lui-même ou sâarracher le cÅur.
Ils vont rompre lâacier du nÅud qui les torture,
Mais elle, au bruit dâanneaux quâéveille la rupture,
Entrâouvre ses longs yeux où nage un deuil puissant,
Elle a fait de ses bras leur tombe ardente et molle :
En silence attiré, le couple y redescend,
Et lâéphémère essaim des repentirs sâenvoleâ¦