A la candeur des lys, à la douceur des roses,
Pour peindre avec les fleurs votre intime beauté,
J’ai joint, vous connaissant un peu, l’humilité
Des violettes, sous l’herbe secrète écloses.
J’ai, pour symboliser votre rire argentin,
Mis une grappe de muguets aux claires cloches,
Puis, ayant disposé ces fleurs comme des strophes,
J’ai lié le bouquet d’un ruban de satin.
Regardez le vivant poème que vous êtes :
Innocence, gaîté, grâce, pure splendeur !
Votre âme chaste épand sa virginale ardeur
Dans le parfum si doux des douces violettes.
Et si la rose y mêle un arome plus fort,
C’est que dans votre cœur ingénu, jeune fille,
L’amour dont votre œil bleu mire le rêve et brille
Éclot frileusement comme une fleur du Nord…