DANS lâocéan du ciel dâavril, gonflant leurs voiles,
Les nuages, pareils à de légers bateaux,
Naviguent, éclatants, vers des îles dâétoiles,
Avec la majesté des cygnes sur les eaux.
Ils voguent, sans troubler dâun remous lâonde bleue ;
Leur marche est paresseuse et leur but est lointain.
Depuis une heure, ils nâont pas fait plus dâune lieue ;
Pour leur voyage, ils sont partis dès le matin
Ce soir, pour les guider resplendira la lune,
Comme un phare dressant sa clarté sur la mer ;
Ils glisseront alors sur lâonde calme et brune,
Et dans lâombre le port leur apparaîtra clair.
Atteindront-ils jamais les îles fortunées,
Les blancs petits bateaux de lâocéan divin ?
Hélas ! rêves déçus de toutes nos journées,
Bonheur, archipel dâor cherché toujours en vain !