• Tristes los ojos, pálido el semblante,
    de opaca luz al resplandor incierto,
    una joven con paso vacilante
    su sombra traza en el salón incierto.

    Se sienta al piano: su mirada grave
    fija en el lago de marfil que un día
    aguardó el beso de su mano suave
    para rizarse en olas de armonía.

    Agitada, febril, con insistencia
    evoca al borde del...

  • Piano llorón de Genoveva, doliente piano
    que en tus teclas resumes de la vida el arcano;
    piano llorón, tus teclas son blancas y son negras;
    como mis días negros, como mis blancas horas;
    piano de Genoveva que en la alta noche lloras,
    que hace muchos inviernos crueles que no te alegras:
    tu música es historia de poéticos males,
    habla de encantamientos y...

  •  
    Puis-je te célébrer autant que je le dois,
    Cher interlocuteur au langage mystique ?
    Hier encor, le chagrin, ruisselant de mes doigts,
    T’arrachait un sanglot funèbre et sympathique.

    Sois fier d’être incompris de la vulgarité  !
    Beethoven a sur toi déchaîné sa folie,
    Et Chopin, cet Archange ivre d’étrangeté,
    T’a versé le trop-plein de sa...

  •  
    (À Antoine C.)

    La musique est une chose étrange !
    Byron

    L’art ?… c’est l’art – et puis, voilà tout.
    Béranger

    I

    J’étais chez Toi ces avant-derniers jours
    D’une inabordable traîne
    ― Pleins, comme le Mythe,
    Pâles, comme l’aube... ―
    Quand la fin de la vie murmure au commencement :
    « Je ne te...

  • Le piano que baise une main frêle
    Luit dans le soir rose et gris vaguement,
    Tandis qu'un très léger bruit d'aile
    Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
    Rôde discret, épeuré quasiment,
    Par le boudoir longtemps parfumé d'Elle.

    Qu'est-ce que c'est que ce berceau soudain
    Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
    Que voudrais-tu de moi, doux...

  • Dans l'angle obscur de la chambre, le piano
    Songe, attendant des mains pâles de fiancée
    De qui les doigts sont sans reproche et sans anneau,
    Des mains douces par qui sa douleur soit pansée

    Et qui rompent un peu son abandon de veuf,
    Car il refrémirait sous des mains élargies
    Puisqu'en lui dort encor l'espoir d'un bonheur neuf.
    Après tant de silence,...

  • L'âme ne frémit plus chez ce vieil instrument ;
    Son couvercle baissé lui donne un aspect sombre ;
    Relégué du salon, il sommeille dans l'ombre
    Ce misanthrope aigri de son isolement.

    Je me souviens encor des nocturnes sans nombre
    Que me jouait ma mère, et je songe, en pleurant,
    À ces soirs d'autrefois - passés dans la pénombre,
    Quand Liszt se...