• I.L’autrier avint en cel autre païs
    C’uns chevaliers eut une dame amee.
    Tant com la dame fu en son bon...

  • I.L’autrier un jor aprés la Saint Denise
    Fui a Betune, ou j’ai esté sovent.
    La me sosvint de gent de male...

  •  
    Ce soir au bord du lac, à l'ombre, sur la mousse,
    La nature est si belle et la vie est si douce,
    Cette forêt de pins murmure un chant si pur,
    Cette prairie exhale une odeur si calmante,
    En tons si délicats de cette onde dormante
    Les roses du couchant on nuancé l'azur ;

    D'un air si transparent la montagne est baignée ;
    Mon âme de ta paix est si...

  •  

    Ô Seigneur ! que fais-tu des voix et des yeux d’ombre
             Et des pleurs à genoux !
    La nuit silencieuse avec son aile sombre
             A passé devant nous.

    Hier, nous étions tous réunis, jeunes hommes
             Aux rêves palpitants,
    Gais, faisant rayonner sur la route où nous sommes
             La foi de nos vingt ans ;

    Sages bohémiens...

  • Ces vers, je les dédie aux amis inconnus,
    À vous, les étrangers en qui je sens des proches,
    Rivaux de ceux que j’aime et qui m’aiment le plus,
    Frères envers qui seuls mon cœur est sans reproches
    Et dont les cœurs au mien sont librement venus.

    Comme on voit les ramiers sevrés de leurs volières
    Rapporter sans faillir, par les cieux infinis,

    Un cher...

  • A quoi pensez-vous, ô drapeaux
    De nos dernières citadelles,
    Vous qui comptez plus de corbeaux
    Dans notre ciel que d’hirondelles ?

    A quoi penses-tu, laboureur,
    Qui, dans un sillon de charrue,
    Te détournes devant l’horreur
    D’une tête humaine apparue ?

    A quoi penses-tu, forgeron,
    Quand ton marteau rive des chaînes ?
    A quoi penses-tu,...

  •  

    ARBRES qui verdoyez au soleil triomphant,
    O fils harmonieux de la bonne nature,
    Toujours debout, dressant votre fière stature,
    Comment grandirez-vous si rien ne vous défend ?

    La hache sur vos troncs retentit, et vous fend,
    Et vous tombez au sol, avec un long murmure ;
    Un frisson tel agite alors votre ramure
    Qu’on entend, grands vaincus, sur...

  • Ma pièce est jeune, et je suis vieux ;
    Enfants, je n’en suis pas la cause.
    Vous nous jouerez bien autre chose,
    Et tout aussi bien, mais pas mieux.
    Ne prenez pas, je vous en prie,
    Ces mots pour de la flatterie,
    Et mes regrets pour des adieux.

    1851.

  • Sur la plage élégante au sable de velours
    Que frappent, réguliers et calmes, les flots lourds,
    Tels que des vers pompeux aux nobles hémistiches,
    Les enfants des baigneurs oisifs, les enfants riches,
    Qui viennent des hôtels voisins et des chalets,
    La jaquette troussée au-dessus des mollets,
    Courent, les pieds dans l’eau, jouant avec la lame.
    Le rire...

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    Rien apprit, rien oublié.

    « En avant, en avant, sans relâche, sans trêve !
    « Dans son lit foudroyé que la mer se soulève,
    « Qu’il s’ouvre un noir volcan sous un ciel toujours bleu,
    « Que la terre engloutisse un empire en détresse,
    « Des profondeurs du ciel qu’un soleil disparaisse,
    « En avant, en avant, sous la garde de Dieu !...