• Debout sur la terrasse de son palais,
    Il promenait avec satis­faction ses regards
    Sur Samos soumise à ses lois.
    « Tout cela m’appartient, »
    Dit-il au roi d’Egypte,
    « Avoue que je suis heureux ! » —

    « Tu as éprouvé la faveur des dieux !
    Ceux qui jadis furent tes égaux,
    Maintenant plient sous la puissance de ton sceptre.
    L’un d’eux...

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    La lune n’était point ternie,
    Le ciel était tout étoilé ;
    Et moi, j’allai trouver Annie
    Dans les sillons d’orge et de blé.
    Oh ! les sillons d’orge et de blé !

    Le cœur de ma chère maîtresse
    Était étrangement troublé.
    Je baisai le bout de sa tresse,
    Dans les sillons d’orge et de blé.
    Oh ! les sillons d’orge et de blé !

    Que...

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    La lune n’était point ternie,
    Le ciel était tout étoilé ;
    Et moi, j’allai trouver Annie
    Dans les sillons d’orge et de blé.
    Oh ! les sillons d’orge et de blé !

    Le cœur de ma chère maîtresse
    Était étrangement troublé.
    Je baisai le bout de sa tresse,
    Dans les sillons d’orge et de blé !
    Oh ! les sillons d’orge et de blé !

    Que sa...

  • Voici venir le jour où mourut mon grand-père.
    Hélas ! c’est pour mon cœur encor tout éperdu
    Un de ces souvenirs sur lesquels rien n’opère,
    Et qui, toujours vivant, tantôt me désespère,
    Tantôt brille à mes yeux comme un rayon perdu.

    Dans la coupe secrète où mes larmes s’assemblent,
    Toutes celles qu’alors m’arracha la douleur
    Ruisselèrent. Et là, dans l...

  • Que dis-je ? malgré moi, malgré mes vains sermens,
    Ai-je su maîtriser de vagues mouvemens ?
    Ai-je su résister à ce charme qu’inspire
    D’un souris enchanteur l’irrésistible empire,
    Et l’éclat d’un regard ne m’a-t-il pas rendu
    Un espoir de bonheur que je croyais perdu ?
    Oui : mais lorsque bientôt de ce songe éphémère
    Une affreuse clarté dissipait la...

  • Sur ta haute colonne, ô Poète stylite,
    Tu t’es enseveli, tout vivant dans le ciel :
    ― Sous toi, comme une mer, la Vie en vain s’agite,
    Jetant d’un pôle à l’autre un sanglot éternel.

    Au seuil de l’Infini tu te dresses dans l’ombre,
    Interrogeant l’abîme où le temps vient mourir ;
    Son silence te parle, et, dans sa voûte sombre,
    Par les trous du soleil tu...

  • Par l’arc-en-ciel sur l’averse des roses blanches
    Par le jeune frisson qui court de branche en branche
    Et qui a fait fleurir la tige de Jessé ;
    Par les Annonciations riant dans les rosées
    Et par les cils baissés des graves fiancées :
    Je vous salue, Marie.

    Par l’exaltation de votre humilité
    et par la joie du cœur des humbles visités ;
    par le...

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    Dans un désert avare et stérile,
    Sur un sol calciné par le soleil,
    L’antchar, tel une vedette menaçante,
    Se dresse unique dans la création.
     
    La nature, dans ces plaines altérées,
    Le planta au jour de sa colère,
    Abreuvant de poison ses racines
    Et la pâle verdure de ses rameaux.
     
    Le poison filtre à travers son écorce,
    En...

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    Premier-né de la terre, hôte des bois antiques,
    Où l'aigle parle avec les chênes prophétiques ;
    Toi qu'entre ses lions et ses sphinx aux grands yeux
    Cybèle a de son lait nourri sur les hauts lieux,
    O poète ! ô géant à l'étroit dans les villes,
    Coursier impatient des entraves civiles,
    Contre l'homme et ses dieux ta vie est un combat,
    Et l'...

  • L’aventurier, d’un sang plus pur qu’un sang royal,
    Etant né de celui des belles républiques,
    Appuie aux étriers d’airain ses pieds obliques,
    Et, du bras gauche, enlève et retient son cheval.

    II ouvre l’autre bras dans un geste loyal,
    Ayant choisi, d’un cœur dévot à ces reliques,
    Dans les drapeaux empreints d’animaux symboliques,
    Le vieux Lion plutôt...