Alexandre Pouchkine

  • Avez-vous vu la tendre rose,
    L'aimable fille d'un beau jour,
    Quand au printemps à peine éclose,
    Elle est l'image de l'amour ?

    Telle à nos yeux, plus belle encore,
    Parut Eudoxie aujourd'hui :
    Plus d'un printemps la vit éclore,
    Charmante et jeune comme...

  • Vous me demandez mon portrait,
    Mais peint d'après nature :
    Mon cher, il sera bientôt fait
    Quoiqu'en miniature.

    Je suis un jeune polisson
    Encore dans les classes ;
    Point sot, je le dis sans façon
    Et sans fades grimaces.

    Oui, il ne fut babillard...

  •  
    Tourmenté d’une soif spirituelle,
    j’allais errant dans un sombre désert,
    et un séraphin à six ailes m’apparut
    à la croisée d’un sentier.
    De ses doigts légers comme un songe,
    il toucha mes prunelles.
    Mes prunelles s’ouvrirent voyantes
    Comme celles...

  • Dans les jours où étaient nouvelles pour moi
    Toutes les impressions de l'Être —
    Et les regards des jeunes filles,
    Et le bruissement des forêts,
    Et le chant du rossignol la nuit, —
    Où les hauts sentiments,
    La liberté, la gloire et l'amour,
    Et l'...

  • Quand un poète en son extase
    Vous lit son ode ou son bouquet,
    Quand un conteur traîne sa phrase,
    Quand on écoute un perroquet,
    Ne trouvant pas le mot pour rire,
    On dort, on baille en son mouchoir,
    On attend le moment de dire:
    Jusqu'au plaisir de nous...

  •  L’oiselet du bon Dieu
    ne connaît ni souci ni travail.
    Pourquoi se fatiguerait-il
    à tresser un lit solide et durable ?
    La nuit est longue,
    un rameau lui suffit pour dormir.
    Vienne le soleil en sa gloire,
    l’oiselet entend la voix de Dieu.
    Il secoue...

  •  
    Oui je t'aime, cité, création de Pierre ;
    J'aime le morne aspect de ta large rivière,
    J'aime tes dômes d'or où l'oiseau fait son nid,
    Et tes grilles d'airain et tes quais de granit.
    Mais ce qu'avant tout j'aime, ô cité d'espérance,
    C'est de tes blanches...

  •  
    Dans un désert avare et stérile,
    Sur un sol calciné par le soleil,
    L’antchar, tel une vedette menaçante,
    Se dresse unique dans la création.
     
    La nature, dans ces plaines altérées,
    Le planta au jour de sa colère,
    Abreuvant de poison ses racines...